Les réformes politiques seront relancées. Le président Bouteflika, qui a entamé, officiellement, depuis hier, son quatrième mandat, après sa prestation de serment, a réaffirmé que le train des réformes politiques reprendra son cours pour être couronnées par la révision de la Constitution. Précision de taille : celle-ci sera consensuelle. Et à ce titre, les différents partenaires parmi la classe politique et la société civile seront associés à la démarche. « C'est avec la volonté résolue de renforcer notre entente nationale et faire franchir de nouvelles étapes qualitatives à la démocratie que je relancerai, sous peu, le chantier des réformes politiques qui aboutira à une révision constitutionnelle consensuelle », a-t-il notamment dit après avoir lancé un appel pour mettre au-dessus des contingences politiques, l'intérêt national. Tout en soulignant que les divergences ou les différences politiques sont « parfaitement admissibles en démocratie ». La concertation sera organisée avec les forces politiques, les principaux représentants de la société civile et les personnalités nationales. Les avis et les propositions seront recueillis dans le respect des principes fondamentaux de la société algérienne, tels que les composantes de l'identité nationale, l'unité territoriale et le caractère républicain de l'Etat. La révision de la loi fondamentale du pays devra tendre à renforcer « la séparation des pouvoirs, conforter l'indépendance de la justice et le rôle du Parlement, affirmer la place et les droits de l'opposition et garantir davantage de droits et de liberté aux citoyens ». La politique de la réconciliation nationale sera concomitamment renforcée en tant que « chantier prioritaire », en reconduisant l'offre du ressaisissement aux « enfants égarés ». Parallèlement à l'action sur le registre politique, la feuille de route prévoit d'améliorer la qualité de la gouvernance, de faire reculer la bureaucratie, y compris celle qui étouffe le monde économique, sur fond de « décentralisation appuyée sur une démocratie participative qui associera mieux la société civile à la gestion locale ». Bouteflika escompte de la poursuite de la réforme de la justice que cette dernière soit hissée au rang de levier de lutte contre les crimes économiques, notamment la corruption, la protection des cadres gestionnaires et le renforcement de la sécurité des personnes et des biens contre le banditisme et la violence. Au chapitre économique, le président de la République préconise de développer une économie diversifiée, en complément du potentiel énergétique. Le prochain programme quinquennal d'investissements publics, outre sa densité au profit de tous les secteurs et de toutes les régions, aura à enrayer les disparités régionales et à prévoir des mesures en faveur des wilayas du Sud, des Hauts-Plateaux et des régions montagneuses. Pour matérialiser ces objectifs ambitieux, Bouteflika a posé en substrat la préservation de la stabilité. Car, « ni la démocratie, ni le développement, ni aucune autre ambition nationale ne pourront avancer sans stabilité interne...et sans une entente nationale forte ». D'où l'appel à transcender les clivages politiques pour privilégier l'intérêt national. Et à s'entraider dans l'effort.