Les deux dirigeants, qui ne se sont pas rencontrés depuis janvier 2013, ont abordé les grandes lignes de cet accord discutées en parallèle à Ghaza par des dirigeants du Hamas et Azzam Al-Ahmad, un haut responsable du Fatah, le mouvement de Abbas qui a récemment assuré que le gouvernement d'union respectera tous les accords conclus dans le passé entre le gouvernement israélien et l'Organisation de libération de la Palestine (OLP). L'accord de réconciliation prévoit la formation, d'ici fin mai, d'un gouvernement transitoire de consensus composé de personnalités indépendantes, sans mandat politique, et l'organisation d'élections générales dans six mois. Dans le registre de la sécurité, « des procédures administratives ont été engagées pour le retour de 3.000 membres des forces de sécurité de Ramallah (de l'Autorité, ndlr) pour travailler dans les services de sécurité à Ghaza », avait annoncé dimanche le secrétaire général du gouvernement du Hamas dans la bande, Abdessalam Siyam.Le numéro deux du mouvement islamiste, Moussa Abou Marzouk, avait réaffirmé la veille que le Hamas refuse de reconnaître Israël et rejette les conditions du quartette sur le Moyen-Orient (Etats-Unis, Russie, Union européenne, ONU). « Nous ne reconnaîtrons pas l'entité sioniste », a-t-il dit. « Le Hamas rejette les conditions du quartette car elles constituent une négation d'une partie des droits de notre peuple », a-t-il ajouté. La reconnaissance d'Israël constitue une des conditions posées dans la « feuille de route » établie en 2003 par le quartette pour parvenir à un accord de paix. Cette instance exige aussi la renonciation à la violence et la reconnaissance des accords conclus dans le passé entre le gouvernement israélien et l'OLP. Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, qui a catégoriquement refusé l'accord interpalestinien, se radicalise. Il a annoncé jeudi un projet de loi pour « ancrer » l'Etat juif dans les lois fondamentales israéliennes. « On ne peut pas dire d'un côté, que l'on veut se séparer des Palestiniens pour empêcher l'installation d'un Etat binational, ce qui est valable, et d'un autre côté exiger un Etat binational, juif et arabe, dans les frontières d'un Etat d'Israël réduit », a-t-il déclaré expliquant que « l'Etat d'Israël garantit la pleine égalité des droits individuels à tous les citoyens d'Israël, mais il n'est l'Etat que d'un et un seul peuple, le peuple juif ». Netanyahu compte soumettre ce projet à la Knesset (Parlement) où il risque d'être confronté à l'opposition modérée et à des élus de sa coalition. La ministre de la Justice, Tzipi Livni, a promis qu'elle ne laisserait pas passer une telle loi. Mme Livni dirigeait l'équipe israélienne aux négociations parrainées depuis fin juillet 2013 par le secrétaire d'Etat américain John Kerry. Ces pourparlers ont abouti à une impasse fin avril après le refus de Netanyahu de libérer le dernier contingent de prisonniers palestiniens d'avant 1993.