L'OLP et les dirigeants du mouvement Hamas sont parvenus dans la nuit de mardi à mercredi dernier à Ghaza à sceller une entente pour la formation prochaine d'un gouvernement d'union nationale. Ils ont convenu que ce gouvernement sera dirigé par le président Mahmoud Abbas et composé de technocrates avec pour mission d'organiser des élections législatives et présidentielles dans les six mois qui suivent sa mise en place. Mahmoud Abbas qui a amorcé les consultations dans ce sens a tenu à faire savoir que l'engagement des Palestiniens en faveur de la paix avec Israël sur la base du droit international restera la ligne de conduite dudit gouvernement. Pour sa part, l'un des principaux dirigeants du Fatah a déclaré que « le prochain gouvernement de consensus proclamera de façon claire et nette qu'il accepte les conditions du Quartette » (Etats-Unis, Russie, UE et ONU). Ce qui reviendrait à dire que le Hamas en ayant accepté la formation de ce gouvernement d'union ne s'opposera plus à ces conditions qui sont la reconnaissance de l'Etat d'Israël, des accords déjà conclus entre cet Etat et l'OLP, et qu'il renonce à la lutte armée. La formation annoncée d'un tel gouvernement incluant un Hamas ayant décidé d'opter de parler le même langage que l'OLP à l'égard de l'Etat israélien a pourtant provoqué le refus de cet Etat d'en admettre la faisabilité et lui a fait prendre la décision de suspendre unilatéralement le processus de négociations avec l'Autorité palestinienne et décréter à l'encontre de celle-ci des mesures coercitives aussi brutales qu'illégales au regard du droit international. La réaction israélienne n'est pas pour surprendre. Le gouvernement Netanyahu est en effet capable de tout pour empêcher la réconciliation inter-palestinienne qui aurait pour effet de le placer face à une Autorité palestinienne bénéficiant de la confiance et du soutien de toutes les factions et du peuple palestinien. Il était clair que l'Etat sioniste se réjouissait des divergences et dissensions inter-palestiniennes qu'il attisait savamment au demeurant et en prenait prétexte pour affirmer que sa « disponibilité » à parvenir à un accord de paix ne trouvait pas de ce fait une disposition égale. Netanyahu sait que l'accord entre l'OLP et le Hamas réalisé la semaine dernière a de grandes chances d'être respecté cette fois-ci par les deux principales factions palestiniennes et qu'ainsi il enlèvera à son gouvernement le fallacieux argument ayant consisté à présenter la partie palestinienne comme incapable de négocier un vrai accord de paix parce que dénuée de la représentativité et de l'autorité nécessaire pour le faire. Alors il brandit l'épouvantail de « l'organisation terroriste » que serait le mouvement Hamas. Un mouvement dont il faut rappeler au passage que l'Etat israélien a souterrainement aidé à se structurer et renfoncer quand l'OLP était elle aussi qualifiée « d'organisation terroriste ». Il faut espérer que les factions palestiniennes s'en tiennent à l'accord qu'elles ont conclu et refusent désormais d'entrer dans le jeu du « distinguo » qu'Israël et ses alliés font sur leur nature et leur stratégie de résistance à l'occupation israélienne des territoires palestiniens, qu'ils leur opposent un front solidaire basé sur des revendications et un objectif commun dont celui de l'instauration d'un Etat palestinien souverain et pacifique vivant au côté d'Israël. Espérer aussi que la communauté internationale fasse comprendre à l'Etat sioniste qu'elle n'est plus dupe de la diabolisation du Hamas qu'il lui présente comme étant « terroriste ». Que l'Etat sioniste le veuille ou non, Hamas a vocation légitime à dire son mot sur un accord de paix avec lui. Ce droit, il l'a acquis par la sanction du peuple palestinien s'étant démocratiquement exprimé comme ayant été exigé par les puissances occidentales.