Photo : Lylia M. Le ministre de l'Industrie, de la Petite et Moyenne entreprise et de la Promotion de l'investissement, Mohamed Benmeradi s'est montré catégorique sur l'éventuel rachat du group Orascom Télécom. Se prononçant hier sur le dossier, le ministre a réitéré que «tout changement dans l'actionnariat d'Orascom Télécom Holding (OTH) ne saurait remettre en cause les engagements déjà pris de céder Orascom Télécom Algérie (OTA) à l'Etat algérien». Cette mise au point intervient, faut-il le signaler, au lendemain de l'acquisition par le groupe russe de téléphonie VimpelCom auprès du Holding italien (propriétaire principal d'OTH) de 51,7% des actions du groupe Orascom Télécom Holding SAE, qui est l'actionnaire principal d'OTA Algérie. Mohamed Benmeradi a rappelé que «les négociations en cours entre l'Etat algérien et les propriétaires du groupe OTA n'étaient pas du tout remises en cause». D'après le ministre, il n'existe pas d'amalgame entre la procédure du groupe russe et le processus de négociation avec OTA , puisque «ce sont deux opérations distinctes. La première concerne une transaction entre deux holdings internationaux et la seconde concerne une procédure de cession de droits d'une société de droit algérien officiellement engagée entre les deux parties suite à la décision de l'Etat algérien d'exercer son droit de préemption prévu par la législation nationale sur les cessions d'actions de la société OTA envisagée par la société mère», a-t-il expliqué. De son côté, M. Sawiris a assuré, lors d'une conférence de presse tenue hier au Caire, qu'il respecterait toute décision du gouvernement algérien de contrôler sa filiale Djezzy : «Je respecte le désir du gouvernement algérien s'il décide de prendre cette unité», a-t-il souligné. Pour rappel, Vimpelcom a signé lundi dernier un contrat de plusieurs milliards de dollars avec le milliardaire égyptien, Sawiris, aux termes duquel le groupe détiendra 51,7% d'Orascom Télécom et 100% de sa filiale Wind Italie. De son côté, Weather Investments, qui regroupe les différentes compagnies de télécoms de M. Sawiris, va prendre une part de 20% dans Vimpelcom et recevoir une somme de 1,8 milliard de dollars (1,3 milliard d'euros). Il sied de rappeler à ce propos que le ministre de la Poste et des Technologies de l'information et de la communication, Moussa Benhamadi, avait démenti l'existence de toute pression sur les propriétaires de la compagnie OTA pour les amener à vendre l'opérateur privé de téléphonie mobile Djezzy à l'Etat algérien. «Nous avons le droit de veiller à l'application du droit algérien (droit de préemption). Ce même droit qui a permis à OTA de créer une société en Algérie», dira le ministre des TIC. Il a précisé que «jusqu'à présent, il n'y a pas de négociations avec les propriétaires de Djezzy pour son rachat car aucune estimation n'a été faite». Il faut savoir que le droit de préemption permet à l'Etat algérien de reprendre les projets d'un investisseur étranger qui voudrait les céder à une autre partie. Signalons enfin que selon des observateurs du dossier, la visite du Président russe, Dimitri Medvedev, prévue aujourd'hui à Alger, trancherait cette question.