La situation aux frontières, induite par la déstabilisation des Etats voisins, semble avoir été à l'origine de la restructuration de certains services de l'Armée. C'est ce qu'a soutenu le directeur de la communication au MDN, le général Boualem Madi. Mais les changements opérés procèdent aussi de l'approche de modernisation de l'institution. « La modernisation des Forces armées ne se limitait pas à une simple restructuration mais, surtout et avant tout, à une parfaite adaptation de leurs organes aux nouvelles missions imposées par les nouveaux défis », a-t-il dit. Il précisera, dans ce sens, que les remaniements ont été effectués en adéquation avec le contexte sécuritaire et pour répondre aux nouveaux défis imposés par la situation sécuritaire intérieure et régionale. La donne sécuritaire régionale et la poursuite de la lutte contre la nuisance du terrorisme ont donc été les principaux facteurs qui ont conduit à la nouvelle configuration. La dégradation de la situation politique et l'effondrement de l'Etat chez certains de nos voisins ont bouleversé l'ordre sécuritaire sur la bande frontalière qui a pris des allures de poudrière. La collusion entre les milieux narcotrafiquants et la nébuleuse terroriste qui se nourrit de la contrebande et ses trafics en tous genres donnent du fil à retordre aux services de sécurité des pays concernés ou ce qui en reste. Et même au-delà. La porosité des frontières a compliqué davantage la tâche. Cette donne géostratégique a grandement déteint sur les armées régulières. Le responsable de la communication du MDN a expliqué que la nouvelle conjoncture a exigé des éléments de l'Armée d'être physiquement partout omniprésents, si l'on rajoute la persistance des agissements des groupes terroristes sur le flanc interne. Un état de fait qui mobilise les troupes pour garantir la sécurité et l'intégrité du pays. « La situation est très préoccupante. Le contexte actuel est très compliqué suite aux conditions difficiles que traverse la région. Donc, la situation impose une vigilance permanente et un déploiement rigoureux », a-t-il dit. La coopération entre les services de sécurité des pays environnants place de fait l'Algérie au centre du dispositif de lutte de par sa position, les moyens dont elle dispose et son expérience dans le combat contre le terrorisme. Et les opérations militaires de Tiguentourine (Illizi) et de Tin-Zaouatine (Tamanrasset) symbolisent, selon le représentant du MDN, la détermination de l'armée à « réduire à néant tous les desseins visant à nuire à l'intégrité du territoire et à l'unité nationale ». Cette vocation à être le rempart contre le danger attentatoire au pays impose un besoin permanent de modernisation et de professionnalisation. Cela se fait non seulement par l'acquisition de moyens de défense modernes mais aussi en investissant dans la ressource humaine. En l'espèce, « l'ANP dispose d'un système de formation quasi complet et au diapason des technologies modernes » et s'appuie sur « un recrutement de qualité ».