Le ministre de l'Industrie et des Mines, Abdesselam Bouchouareb, a réuni, hier, au siège de son département ministériel, les DG des sociétés du secteur des mines. C'est un premier contact depuis que les mines ont intégré l'industrie. Elles ont été, dans le dernier gouvernement, versées au département de l'Industrie après avoir été pendant longtemps dans le portefeuille de l'Energie. Bouchouareb estime que cette rencontre va être l'occasion de connaître les potentialités du secteur des mines, ses contraintes et d'essayer de réactiver les projets programmés pour le développement des autres ressources minérales dont l'économie nationale a tant besoin. Le ministre a considéré les mines comme « un secteur stratégique et un des leviers sur lequel repose la politique nationale de redressement et de redéploiement de notre tissu industriel dans l'optique d'une diversification de l'économie ». Cette rencontre intervient aussi « au lendemain de l'adoption du plan d'action du gouvernement pour les cinq années à venir », ajoute-t-il. Elle fait suite également à l'adoption d'une nouvelle loi sur les mines, avec des mesures incitatives et des « facilitations sans précédent » à l'adresse des investisseurs. Car en attendant que l'édifice institutionnel soit parachevé et les textes réglementaires élaborés, notamment ceux définissant les prérogatives des deux agences (l'Agence de service géologique de l'Algérie et l'Agence nationale des activités minières), il n'est pas exclu que ces ressources minérales soient développées avec de bons partenaires, comme l'a laissé entendre le ministre. Bouchouareb ne cache pas sa gêne du fait que l'Algérie, malgré son immense potentiel minier, affiche un déficit dans sa balance commerciale. Paradoxe, « sur un euro exporté, on en importe pour deux fois et demi », selon ses propres estimations. Il s'agit d'abord de satisfaire les besoins de l'économie et des charges induites par le prochain programme quinquennal, par la mise à la disposition de l'économie et des grands projets comme le rail, les barrages et les autoroutes, des matériaux de construction. Selon le ministre, le bâtiment, les travaux publics, les transports, l'hydraulique sont « autant de secteurs qui expriment des besoins croissants en produits miniers ». Il y a aussi de nouveaux produits comme « la bentonite, la baryte, le carbonate de calcium, le marbre et le granite qu'on peut développer localement ». De nouvelles ressources minérales doivent être développées Plusieurs actions sont d'ores et déjà envisagées dans la feuille de route du ministère de l'Industrie qui ne compte la finaliser qu'une fois la rencontre aura fait un diagnostic clair et suscité quelques idées de la part des managers. Parmi les orientations que le ministre leur aura données, « la transformation locale des ressources minérales extraites pour plus de valeur ajoutée, la réhabilitation des entreprises du secteur, la modernisation de l'outil de production, la formation et la participation effective du privé dans l'activité de transformation ». Outre la réouverture des mines fermées ainsi que la relance de la production de l'or dans les gisements de Tirek et Amessmassa, le ministère compte réactiver les grands projets connus dans le domaine des engrais phosphatés (Souk Ahras), le projet de création d'un pôle d'aliments de bétail à Tébessa, la valorisation des gisements de fer de Gara Djebilet et de Mechri Abdelaziz, des gisements de zinc d'Oued Amizour à Bejaïa, la construction d'une unité de production de bentonite à Maghnia.