Cauchemardesque, catastrophique, humiliant, incroyable, honteux, carnaval, récital et bien d'autres mots ne suffisent pas pour qualifier l'élimination sans gloire de la Seleçao sur ses terres. « Un séisme 7.1 à Belo Horizonte », « Un tsunami allemand ravage le Brésil », « La Nationalmannschaft met fin au rêve brésilien », « La preuve par 7 », « Le Mondial brésilien tourne au carnaval » sont autant de titres pour expliquer la déroute du pays organisateur face aux Allemands. Véritable machine, la bande à Joachim Löw a admirablement réussi tout ce qu'elle avait entrepris face aux protégés de Scolari. Muller (11e), Klose (23e), Kroos (24e, 26e), Khedira (29e), Schurrle (69e, 79e) ont été les bourreaux du Brésil qui a sauvé l'honneur par Oscar (90'). Sans son défenseur central et capitaine, Thiago Silva, et son maître à jouer, Neymar, la Seleçao a affiché une fébrilité défensive sans pareille alors qu'en attaque elle manquait de créativité et d'efficacité face à une défense allemande compacte autour du gardien Neuer. En essuyant cette déconfiture qui restera à jamais dans la mémoire brésilienne sachant qu'il s'agit là de la première fois de leur histoire que les Auriverde perdent par un tel score, et c'est la première fois aussi qu'ils perdent devant l'Allemagne à domicile. Fragile, impuissante, manquant terriblement d'imagination et totalement groggy, la Seleçao a bel et bien confirmé sa « Neymar-dépendance ». Löw : « On s'est servi de l'immense pression qui pesait sur eux » La Nationalmannschaft bien organisée et pratiquant un jeu aussi fluide que précis, a démontré encore une fois qu'il faudra compter avec elle pour le sacre final. Satisfait de la qualification de l'Allemagne pour la finale, Joachim Low n'a jamais douté des qualités de son groupe. « Les sentiments sont évidemment très beaux. On a affronté avec calme et ordre la profonde émotion et la passion des Brésiliens. On s'était dit que si nous étions courageux et conscients de nos propres forces, nous allions gagner ce match. Les trois buts en quatre minutes, pour le pays hôte, c'était évidemment un choc. A 2-0, ils étaient sens dessus dessous, ils ont perdu leur organisation et on s'en est servi de manière très froide. On s'est servi de l'immense pression qui pesait sur eux. Maintenant, nous devons rester humbles et ne pas surévaluer cette performance », a-t-il affirmé. Scolari : « C'est la pire défaite de ma vie » Le sélectionneur brésilien, Luiz-felipe Scolari, a expliqué en conférence de presse qu'il était le responsable de ce résultat .horrible. « Le résultat est catastrophique. Le résultat peut être partagé entre tous parce que les joueurs ont demandé à partager la responsabilité. Mais toute la partie tactique, c'est moi. Le responsable, c'est moi. C'est probablement ma pire défaite. J'ai perdu d'autres matches comme joueur et entraîneur mais je crois que c'est la pire journée de ma vie. J'ai fait ce que je pensais être le mieux pour mon équipe. On a travaillé et on a subi une défaite ici. C'est la troisième depuis que j'ai pris le poste il y a un an et demi, mais cette défaite est horrible » a-t-il déclaré avec amertume.