Plus de 70 familles ont été complètement décimées, 11.000 victimes entre médecins, infirmiers et secouristes et deux membres du Croissant-Rouge palestinien ont trouvé la mort alors qu'ils essayaient de sauver des victimes de bombardements. Mme Benhabylès, de retour de Amman, a déclaré que « ceux qui ont pris part à cette réunion dans la capitale jordanienne ont décidé de ne plus se comporter comme autrefois, enterrer les morts, secourir les blessés et reconstruire les maisons détruites ». Tout le monde doit prendre une position claire sur l'occupation condamnée par la Convention de Genève ratifiée en 1944 et relative à la protection des civils. Ainsi, il a été décidé de la tenue d'une réunion extraordinaire à Ghaza dans les plus brefs délais. Pour Mme Benhabylès, qui a animé hier une conférence de presse au siège du CRA en présence du chef de la délégation du Comité international de la Croix-Rouge, Askar Umarbekov, « il n'est pas judicieux de continuer de faire des dons de médicaments, de rétablir les réseaux d'eau potable, de collecter des denrées alimentaires puisque la ligne rouge a été dépassée et la Convention internationale de Genève n'a pas été respectée ». Mme Benhabylès a proposé, lors de la réunion en Jordanie, la tenue « d'un sommet international qui regroupera tous les partenaires de l'ONU et les organisations non gouvernementales qui activent dans le domaine des droits de l'Homme ». Tous les présents à la réunion étaient d'accord pour acheminer les aides dans les plus brefs délais vers Ghaza. Toutefois, la délégation égyptienne a brandi un document contenant 13 points qu'il faut, selon elle, « respecter notamment en utilisant exclusivement le seul passage de Rafah ». Le Croissant-Rouge égyptien, par le biais de son gouvernement, a exigé, entre autres, la facturation de tous les produits, le respect du poids pour les colis alimentaires. Mieux certains cartons ne doivent pas dépasser certaines dimensions et transiter par l'Egypte avant d'être acheminés vers Ghaza. En outre, le nombre de médecins et de journalistes est limité. Tout le monde s'accorde à dire que ces conditions sont draconiennes. Pour Mme Benhabylès, « la position de l'Algérie est claire ». Selon elle, « il s'agit de ne pas de tomber dans le piège d'Israël qui veut séparer les Palestiniens ». Le gouvernement algérien, les pays non-alignés œuvrent pour une solution politique à l'Assemblée générale des Nations unies. Le CRA, nullement découragé par ces dures réalités, a décidé de coordonner les actions humanitaires avec l'UGTA, l'Union des écrivains algériens, l'UGCAA, le bâtonnat d'Alger, l'Association des oulémas, l'opérateur Ooredoo et les Scouts. Un appel a été lancé au Comité international de la Croix- Rouge (CICR), partenaire de l'Algérie depuis 1956, pour réfléchir et trouver des mécanismes pour acheminer l'aide à Ghaza dans les plus brefs délais. Son représentant en Algérie, Askar Umarbekov, s'est dit solidaire du CRA qui prône une politique ferme pour résoudre cette crise humanitaire.