Une délégation palestinienne, conduite par Saeb Erekat, négociateur en chef, et Azzam al-Ahmad, président du bloc parlementaire du Fateh, s'est rendue hier au siège de l'organisation arabe pour évaluer avec Nabil al-Arabi, son secrétaire général, les besoins de la bande de Ghaza dévastée par les bombardements israéliens (2.000 morts et 10.000 blessés) et « peaufiner » la visite que doivent effectuer « prochainement » les quatre ministres des Affaires étrangères qu'elle a retenus pour marquer sa « solidarité » avec les Plestiniens. Parallèlement à ces « négociations » avec la Ligue, les Palestiniens sont en pourparlers indirects avec les Israéliens. Dimanche dernier, ils ont accepté une trêve de trois jours, la seconde du genre après celle de 72 heures qui a expiré vendredi. Les tractations pour transformer cette trêve en un cessez-le-feu durable continuent. Le ministère égyptien des Affaires étrangères, médiateur de ces négociations, appelle les deux parties à travailler pour « un cessez-le-feu global et permanent ». Comment ? Le Caire, qui sait que les deux antagonistes ont des exigences apparemment inconciliables, ne le dit pas. Selon certains analystes, cette trêve connaîtra le sort de celle qui a expiré vendredi dernier. Khaled Mechaâl, le chef du Hamas, a répété, dimanche dernier, que toute trêve durable devrait déboucher sur une levée du blocus. Le nouveau cessez-le-feu de 72 heures « est un moyen et une tactiques destinés à faire réussir les négociations ou acheminer l'aide humanitaire », a-t-il affirmé, ajoutant que « l'objectif auquel on tient est que les revendications palestiniennes soient satisfaites et que la bande de Ghaza vive sans blocus ». « Cet objectif, nous y insistons et en cas d'atermoiement d'Israël et de poursuite de l'agression, le Hamas et les autres factions palestiniennes (les groupes de résistance palestiniens, ndlr) sont prêts à résister sur le terrain et sur le plan politique et (...) faire face à toutes les éventualités », a-t-il poursuivi. « Bordure protectrice », l'offensive israélienne, se poursuivra « jusqu'à ce que son objectif soit atteint : ramener le calme (en Israël) pour une longue période », rappelle Benyamin Netanyahu. Et d'ajouter : « A aucun moment, nous n'avons dit qu'elle était terminée. » Il est vrai que, contrairement à ses affirmations, l'actuel bombardement de Ghaza a pour but de briser l'union entre le Fatah et le Hamas et empêcher la relance du processus de paix. Ban Ki-moon, le secrétaire général de l'ONU, qui ne s'est pas trop exprimé sur cette crise, a salué le cessez-le-feu. Comme la plupart des Occidentaux, il a exhorté les deux parties au conflit à travailler sur une trêve de plus longue durée « au profit des populations civiles, un point de départ pour les deux parties pour exprimer leurs doléances ». Nabil al-Arabi s'est exprimé, à l'occasion, sur l'Etat islamique, qui commet, selon lui, des « crimes contre l'humanité » en Irak. Il réclame que les responsables de cette nébuleuse terroriste soient traduits en justice.