Le choix de la ville de Sidi Bel-Abbès n'est pas fortuit. La région a souffert des inondations. Pour le ministre des Ressources en eau, Hocine Necib, la gestion de ce risque doit mobiliser tous les moyens nécessaires afin de sauver les vies humaines et les biens, partant du principe que les inondations « sont les catastrophes naturelles qui produisent le plus de dégâts ». Il a souligné, par ailleurs, que certaines villes sont aussi défavorisées par leur topographie, se trouvant en aval de piémonts ou de bassins versants importants et traversées par des oueds, comme c'est le cas de la ville de Sidi Bel-Abbès. Le ministre a affirmé que l'action de l'Etat a été entreprise il y a bien longtemps pour lutter contre les inondations dans les grandes villes. Dans le cadre de la coopération avec l'Union européenne, une enveloppe de un million d'euros est consacrée à l'élaboration d'une stratégie nationale de lutte contre les inondations. Cette étude est actuellement menée par un groupement de bureaux d'études (Espagne-Pays-Bas), dont l'achèvement est prévu en septembre 2015. Ses résultats serviront de base de données pour l'élaboration d'une cartographie des zones inondables afin de déterminer l'ensemble des villes exposées à ce phénomène. Ce document sera un outil d'aide à la prise de décision et une feuille de route pour la programmation des projets de développement à l'échelle nationale, a fait savoir le ministre qui précise, à titre illustratif, que durant les deux plans quinquennaux 2005-2009 et 2010-2014, l'Etat a mobilisé 81 milliards de dinars pour des projets consacrés à la protection des villes contre les inondations. Sidi Bel-Abbès est l'une des villes les plus exposées à ce phénomène en raison de la configuration de l'oued Mekerra qui la traverse et dont les crues ont causé, par le passé, des dégâts importants. Pas moins de 7 opérations de confortement ont été financées depuis 2003 pour un montant global de 7,4 milliards de dinars. Ces projets ont permis de sécuriser la ville des crues centennales dont le débit est estimé à 1500m3/s, affirme Necib, non sans préciser que le phénomène des inondations est un aléa de la nature et du climat que l'être humain ne peut prévoir, ni son intensité ni sa force. Néanmoins, des mesures doivent être prises pour prévenir et réduire au maximum son impact sur les personnes, les infrastructures et les terres agricoles. C'est dans cette perspective que le secteur des ressources en eau a initié une opération de développement d'un réseau hydro-climatologique national avec la mise en place d'un système de prévision et d'alerte de crues. Ce grand projet est en cours de réalisation par une entreprise serbe, dont les objectifs principaux sont l'automatisation du réseau d'observations et de mesures et la mise en place d'un système de prévision et d'alerte de crues. Ce projet sera livré à la fin de l'année 2015. Aït Amara, directeur de l'assainissement et de la protection de l'environnement, a expliqué les causes principales des inondations en Algérie. Situations météorologiques exceptionnelles se traduisant par de forte pluies, inondations dans des régions présentant un environnement topographique défavorable, inondations engendrées par des crues torrentielles, inondations de grands bassins versants... Autant de cas de figure pouvant causer énormément de dégâts. En somme, Aït-Amara signale que la maîtrise de ce risque passe d'abord par l'élaboration d'un inventaire de toutes les villes qui y sont exposées. Cet inventaire est fin prêt, indique-t-il, en faisant savoir également que le ministère des Ressources en eau est en phase d'envoyer des circulaires à toutes les directions régionales pour entamer les curages des oueds et le ramassage des déchets, et ce, avant la saison hivernale. Hocine Necib a affirmé, dans un point de presse tenu en marge de cette rencontre, que la ville de Sidi Bel-Abbès est définitivement sécurisée contre le risque des inondations, non sans préciser que si le curage des oueds est effectuée de façon périodique, cela réduirait de 80% le danger. A propos du système de prévision et d'alerte contre ce risque dont a bénéficié la wilaya et qui sera généralisé au niveau national, le ministre a ordonné de procéder à des simulations avant la saison des pluies. Après avoir procédé à l'ouverture des travaux de ce séminaire, le ministre s'est rendu dans la ville de Benbadis où il s'est enquis de la situation du projet de protection de la ville contre les inondations. Constatant que ledit projet accuse un léger retard, il a ordonné qu'il soit livré avant fin décembre. Il a procédé ensuite à la mise en service du réservoir de Tessala doté d'une capacité de plus de 1.500 m3. Le ministre a inspecté également le projet de réhabilitation du réseau d'AEP de la ville de Sidi Bel-Abbès. Il faut souligner que l'insuffisance des potentialités en ressources hydriques propres à la wilaya justifie sa dépendance de plus en plus grande des wilayas limitrophes (Tlemcen, Mascara et Naâma) pour la satisfaction des besoins en eau de la population. Ce qui nécessite d'importants investissements pour la réalisation des systèmes de transfert et des charges d'exploitation de plus en plus lourdes pour assurer leur maintenance.