La mort de l'attaquant camerounais de la JS Kabylie, Albert Ebossé, le 23 août dernier dans le stade de Tizi Ouzou, a été « causée par un concours de circonstances » dont le responsable « reste à identifier », a déclaré, hier, le directeur de la jeunesse et des sports et loisirs de la wilaya de Tizi Ouzou, Abderrahmane Iltache. « Il a été procédé à une vérification des conditions de sécurité au stade 1er-Novembre juste avant le coup d'envoi du match JSK-USMA et, jusque-là, tout allait bien. Ce sont les faits imprévus intervenus en cours du match qui ont fini par tout remettre en cause », a-t-il affirmé lors d'une rencontre ayant réuni, à Ghermoul (Alger), le ministre des Sports, Mohamed Tahmi, avec les 23 directeurs dont les wilayas abritent les clubs des Ligues 1 et 2. Le DJS de Tizi Ouzou a cité trois faits « importants » qui, combinés les uns aux autres, ont fini par former un « cocktail explosif », dont l'issue a été fatale à l'international camerounais des Canaris. « En deuxième mi-temps, des portes d'accès au stade ont été ouvertes. Des supporters pouvaient donc sortir et revenir au stade en toute liberté. Le deuxième problème, c'est la présence d'un chantier à proximité du stade et au tour duquel il y avait toutes sortes de gravats. Le troisième problème a été l'ouverture des tribunes 7, 8 et 9 qui donnent directement sur le tunnel menant aux vestiaires, alors que les portes menant à ces tribunes sont toujours scellées depuis les incidents de 2001 », a-t-il expliqué. « Des gens pouvaient donc sortir récupérer hors du stade des objets contendants au niveau du chantier, revenir au stade et se rapprocher au maximum des joueurs suite à l'ouverture des tribunes qui donnent directement sur le tunnel menant aux vestiaires », a-t-il ajouté. Un imprévu auquel les services de sécurité n'étaient pas préparés, et le ministre Tahmi s'est montré parfaitement compréhensif sur ce point. « En deuxième mi-temps, les agents de l'ordre étaient déjà déployés un peu partout à travers le stade. Chacun d'entre eux avait pour mission de sécuriser une zone bien définie. Il leur était donc difficile d'agir au niveau des nouvelles tribunes qui venaient d'être envahies. Même pour appeler les renforts, cela ne pouvait pas se faire en quelques secondes », a expliqué, pour sa part, le ministre. « Personnellement, et pour l'heure, j'éviterai d'incriminer qui que ce soit. Une enquête est en cours et une fois que le principal responsable de l'ouverture des portes est formellement identifié, nous prendrons les décisions qui s'imposent. Mais d'ici là, mieux vaut éviter d'anticiper pour ne pas accuser des gens à tort », a tenu à faire savoir Tahmi. Le DJS a profité de l'occasion pour faire le point sur le projet du nouveau stade de Tizi Ouzou, notamment après le conflit entre les deux entreprises chargées de sa réalisation, en l'occurrence l'ETRHB Haddad et le FCC Construction. « Il faut trouver une solution et vite, car vous devez tenir les délais. Ce stade doit être livré d'ici à décembre 2015 et l'Etat ne tient pas compte des problèmes entre les entreprises ou les sous-traitants. L'engagement a été pris avec le groupement et ce dernier reste donc notre seul interlocuteur », a essayé de faire comprendre Tahmi au DJS de Tizi Ouzou.