Le ministre des Sports, Mohamed Tahmi, a appelé mardi les Directeurs des 23 wilayas abritant les clubs de Ligues 1 et 2 professionnelles de football à "appliquer avec rigueur, et dans l'immédiat, les nouvelles directives décidées lors de la dernière réunion interministérielle" visant à lutter contre la violence dans les stades. "L'incident ayant coûté la vie à Albert Ebossé (ex joueur de la JSK) est dramatique, mais il ne s'agit pas de traiter ce cas en particulier. Notre but est de lutter intelligemment contre la violence dans les stades, et de manière durable car personne n'est à l'abri. Ce qui s'est passé à Tizi Ouzou peut se reproduire ailleurs, et c'est justement ce que nous cherchons à éviter" a commencé par expliquer le ministre, lors d'une réunion tenue à Ghermoul (Alger). Le 23 août dernier, l'attaquant camerounais de la JS Kabylie, Albert Ebossé, a été mortellement touché par un projectile à l'issue du match face à l'USM Alger (1-2), disputé au stade du 1er-novembre de Tizi-Ouzou. Le ministre a fait étalage de six principales directives à appliquer dans l'immédiat dans le cadre de cette lutte durable contre la violence, à commencer par l'établissement d'un fichier national des supporters, pour "identifier et interdire l'accès au stade aux voyous". Tahmi a appelé également à équiper, au plus vite, les grandes enceintes sportives de caméras pour renforcer la vigilance, ainsi que la formation des stadiers, en étroite collaboration avec la DGSN (ndlr, Direction Générale de la Sûreté nationale) pour une meilleure efficacité à l'avenir. Le Ministre a appelé également à une " gestion rationnelle des infrastructures sportives " en insistant sur la nécessité d'éviter de les utiliser à "des fins lucratives" car selon lui "Le principal objectif est de développer le sport à travers tout le pays, en rien d'autre". Autre directive sur laquelle a insisté Tahmi concerne "la commission de sécurité" qui selon lui "doit être toujours active" pour pouvoir intervenir rapidement, si besoin est. Tahmi a annoncé, par ailleurs, qu'il a été décidé "d'alléger" certaines réglementations "mais pour qu'on soit bien clairs, cet allègement n'est pas destiné à favoriser le laxisme, mais plutôt à éviter la bureaucratie, afin de rendre l'application sur le terrain plus facile". Certains parmi les 23 Directeurs de wilayas présents à cette réunion ont profité de l'occasion pour attirer l'attention du ministre sur certains problèmes qui les ralentissent dans l'accomplissement de leurs tâches, mais Tahmi les a exhortés à prendre leurs responsabilités. "Ce n'est pas à moi de régler ces problèmes. Vous faites partie des plus hauts responsables au niveau de vos wilayas et c'est donc à vous qu'il revient de trouver des solutions. Nous, ce qu'on veut, c'est des résultats". Tahmi a rappelé que 12.800 projets sont en cours de réalisation à travers le pays "allant de la pause d'un simple revêtement à la construction d'un grand complexe olympique, comme c'est le cas à Oran" mais il a dénoncé une certaine disparité dans l'avancement des travaux. "Au moment où certains DJS ont pratiquement achevé leurs projets, d'autres ne sont qu'à 52% du taux de réalisation. Sachant que les uns comme les autres bénéficient des mêmes moyens, je me demande ce qui peut bien justifier ce retard?" s'est-il insurgé, avant de marteler. "Les DJS qui ont respecté les délais sont à remercier pour leur sérieux. Pour les autres, franchement, je ne trouve pas quoi dire. Mais ce qui est sûr, il est urgent pour eux de réagir" a-t-il conclu. La Commission nationale de lutte contre la violence va se réunir ce mercredi matin à Alger, selon Tahmi, pour essayer de trouver d'autres solutions, dans la même perspective.