Photo : Mahdi I. Avec ses 250 employés, la compagnie d'assurance forte de 106 agences à travers 35 wilayas du territoire national veut jouer dans la cour des grands. Le 2 novembre prochain, l'entreprise va faire son introduction à la Bourse d'Alger. Hassen Khelifati, Président Directeur Général de cette entreprise, revient sur les détails de cette opération. En quelques mots, présentez-nous votre entreprise, Alliance Assurance Alliance Assurance est une compagnie d'assurance toutes branches, à capitaux algériens à 100% privés. Elle a eu son agrément le 31 juillet 2005. Elle a commencé à activer officiellement le 1er janvier 2006. Depuis, la compagnie n'a cessé de faire des progressions. A la fin de l'année 2009 Alliance Assurance a été classée 2ème compagnie en terme de chiffres d'affaires dans le secteur privé sur 16 compagnies. Aujourd'hui nous disposons de 250 employés et d'un réseau de 106 agences et qui pourra atteindre 115 agences. Nous assurons également plus de 300 partenaires, dont Algérie Touring qui est la première compagnie à avoir lancé le service assistance automobile en Algérie. Alliance dispose d'une filiale qui s'occupe de l'ingeneering informatique. Pour ce qui est du service assurance nous avons l'automobile et les risques simples, l'assurance de personnes, la branche transport et enfin la branche incendies et risques divers. Comment a été l'année 2009 pour Alliance Assurance ? Elle a été une bonne année. L'objectif arrêté par la direction générale en 2009 était de réaliser un chiffre d'affaires de 2,2 milliards de dinars et nous en sommes à 2,850 milliards de dinars, soit une progression de 80% par rapport à l'année 2008, avec un résultat net de 312 millions de dinars. Mais nous ne devons pas en rester là, nous avons toujours et encore du travail à faire. Quel est votre objectif pour l'année 2010 ? Nous prévoyons de réaliser un chiffre d'affaires de 3,5 milliards de dinars. A la fin septembre, nous étions à 70% de nos objectifs. Alliance Assurance a annoncé l'introduction prochaine d'actions en Bourse, quelles en seraient les retombées sur l'entreprise et les clients ? Quel est le seuil que vous avez fixé ? L'introduction en Bourse est une opération historique, non seulement pour notre compagnie, mais aussi pour l'économie nationale. C'est la première compagnie privée qui prend le chemin de la Bourse d'Alger. Notre premier objectif est de lever 1,4 milliards de dinars pour nous conformer aux textes législatifs concernant le capital minimum qui est de 2 milliards de dinars. Nous avons aussi un objectif stratégique : participer à la relance du marché financier national. Dans le cadre de l'introduction de la compagnie en Bourse, nous avons déterminé un certain nombre de projets pour l'utilisation de cet argent. Comment cet argent va être alloué, dans quel sens et comment il sera affecté ? Pour ce qui est de nos clients, ils seront les premiers à être actionnaires dans leur compagnie. Cela va nous permettre de renforcer l'entreprise sur tous les plans : le réseau, le système d'information et ses ressources humaines. Aussi, l'introduction en Bourse va nous permettre de lancer un certain nombre de projets, notamment une compagnie assurance-vie avec un partenaire européen, le projet de la compagnie de gestion des actifs immobiliers et la gestion du développement immobilier et aussi le projet de la société du capital investissement qu'on prévoit de lancer début 2011. Pourquoi solliciter exactement 1,4 milliard de dinars ? C'est tout simplement pour atteindre un seuil minimal de deux milliards de dinars. Comme nous avons un capital social de 800 millions de dinars, 1,4 milliard de dinars va nous aider à atteindre ce seuil. Nous avons trois nouveaux projets auxquels nous avons deux fois 450 millions de dinars (2 x 450 millions DA) et 500 millions de dinars pour le troisième. Ce 1,4 milliard de dinars va directement sur les nouveaux projets. Quels sont ces projets ? Le premier projet consiste à renforcer la compagnie assurance-vie avec un milliard de dinars de capital. Nous allons avoir les 51% du capital et un partenaire étranger aura 49%. Les deux autres projets, qui seront connus incessamment, vont prendre les 900 millions de dinars qui restent. Ceci dit les actionnaires historiques de la compagnie ont toujours réinvesti les bénéfices. Cette année, nos actionnaires comptent réinvestir leur capital et nous espérons arriver à 2,5 ou 3 milliards DA. Qu'en est-il de la préparation de cette introduction en Bourse ? Nous avons déjà visité plusieurs wilayas de pays. Nous avons rencontré des centaines de chefs d'entreprises et de banquiers. Nous avons fait des présentations. Nous avons senti notamment de la part des banquiers, un engagement sans précédent pour faire réussir cette opération. Certains chefs d'entreprises ont compris que cette opération n'est pas uniquement une opération d'Alliance Assurances, mais une opération nationale. Sa réussite pourra relancer le marché financier, éponger une bonne partie des surliquidités sur le marché et pourra également donner de nouvelles opportunités d'investissements. Même les petits épargnants cherchent à fructifier leurs épargnes. Pourquoi ça marche chez nos voisins et pas chez nous ? Actuellement les opérateurs économiques ont commencé à comprendre l'enjeu. Cela nous encourage à réussir l'opération. Avec l'aide des actionnaires d'Alliance, les acteurs banquiers, les chefs d'entreprises et même les petits épargnants, nous espérons réussir l'opération. Qu'attendez-vous de cette introduction en Bourse ? Nous espérons que cette opération d'introduction en Bourse va réussir. Sa réussite est très importante pour nous en tant que compagnie d'assurance. C'est également une réussite pour l'économie algérienne. Nous espérons être les pionniers d'une belle aventure pour que les autres acteurs nous suivent à la Bourse qui doit être relancée. Nous espérons avoir réussi à transmettre le message qu'Alliance Assurance est une entreprise algérienne faite par des compétences algériennes. Nous sommes la première compagnie d'assurance à avoir adopté le code de la bonne gouvernance. L'obtention de visa à la bourse a été possible grâce à la transparence et à la gestion rigoureuse de la compagnie et de ses managers. Notre introduction sera, j'espère, le début d'une nouvelle ère de la Bourse d'Alger. Quand est-ce que commencera l'opération, quel est le prix de l'action et quelles sont les institutions financières qui vous accompagnent ? La période de souscription qui débutera le 02 novembre 2010, s'étalera sur un mois. La COSOB a accordé son visa le 08 août 2010 pour cette opération. Le prix de souscription est de 830 dinars Algériens l'action. Les intéressés peuvent acheter de 5 actions jusqu'à 50 000 actions. Pour ce qui est des banques qui vont nous accompagner, elles sont au nombre de huit : les six banques nationales (CPA, BDL, BADR, BEA, BNA, CNEP-Banque) en plus de Société Générale Algérie et BNP Paribas. Vous avez aussi l'intention de créer une société de gestion immobilière… Cette société de gestions d'actifs immobiliers n'est pas dans le sens classique du terme gestion immobilière/ promotion immobilière. Dans le monde entier, les assureurs ont toujours été de gros propriétaires d'immobilier. C'est une activité normale et classique chez les assureurs. Nous ne cherchons pas à faire de la spéculation. Nous avons décidé de constituer un portefeuille d'actifs immobiliers à travers la création de la filiale qui va faire des acquisitions pour nous et gérer des actifs à travers la location et toutes les autres activités commerciales qui tournent autour. Nous cherchons à alimenter une banque foncière, nous cherchons à avoir une banque de terrains et de biens immobiliers pour réaliser des projets futurs. A travers cette société de gestion immobilière nous allons participer dans le marché locatif à moyens et à long terme. Cela veut dire que nous n'allons pas aller juste construire, vendre et faire de la spéculation. Notre objectif est de trouver des créneaux qui assurent une rente qui nous permettra de lancer de nouveaux produits d'épargne et de prévoyance, les alimenter et offrir à nos futurs épargnants des taux de rendements assez intéressants. Récemment il y a eu le lancement d'une école des assurances… Nous sommes actionnaires dans cette école comme nous sommes représentés au Conseil d'administration de cette école. Elle est venue à temps, elle est très importante pour le marché. Nous avons un soutien technique de certains assureurs français. La première promotion est déjà lancée, la deuxième commencera le mois prochain. Ça va aller dans le sens de développement des compétences nationales. Chez nous à Alliance Assurances, nous n'avions pas attendu la création de l'école, nous avons notre propre centre de formation interne. Nous réservons chaque année 8 à 10 % de notre masse salariale à la formation de développement de compétences. Nous avons même créé notre centre d'hébergement à Alger pour recevoir régulièrement nos cadres au niveau national. Il faut investir dans l'homme et les ressources humaines. Les assurances agricoles ne sont pas développées, comptez-vous investir le terrain ? Pour l'instant nous n'avons pas encore développé ce produit, on le fera peut-être dans l'avenir. Certes c'est un créneau qu'on regarde avec beaucoup d'intérêt, étant donné que l'Etat accorde beaucoup de crédit, d'intérêt et de soutien. Dans les années à venir nous allons certainement vers ce créneau, très porteur en Algérie.