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Des actions nuisibles accentuent la vulnérabilité du couvert végétal Célébration de la journée nationale de l'arbre - Domaine forestier de la wilaya de Tipasa
Parmi les risques majeurs encourus par ce couvert végétal, les incendies et le défrichement anarchique en sont les plus ravageurs. Rien que durant la période allant du 1er juin au 22 octobre 2014, 420 ha de forêt sont partis en fumée suite à la survenue de 239 incendies. « La région la plus touchée par les incendies est la daïra de Damous et ses environs qui concentrent en leur sein 60% du domaine forestier de la wilaya, localisés, notamment, dans l'arrière-pays, caractérisé par un relief mouvementé » révèle Mokrani Amel, conservatrice de division et chargée de communication au niveau de la Conservation des forêts de la wilaya. En faisant une simple opération arithmétique, on se rend compte que rien que pour cette année, 1% de la forêt de Tipasa a été dévorée par les flammes. Un rapport qui donne une mesure réelle de sa vulnérabilité, d'autant que la wilaya a connu, par le passé, comme ce fut le cas en 2012, la destruction de plus de 2.000 ha de pin d'Alep, selon une source de la Protection civile. « Dès l'entame de la saison de prévention et de lutte contre les incendies, nous mettons toutes nos structures en alerte afin de prévenir la survenue des incendies pour optimiser, en termes de temps, leur maîtrise. Nous agissons de concert avec la Protection civile, dont les interventions rapides ont pu sauver et épargner la consumation de davantage de superficies », remarque-t-elle. Afin de faire revivre la forêt, les services de la conservation, à travers ses subdivisions, procèdent, au terme de chaque campagne, à des opérations de repeuplement et de plantation de nouvelles superficies qui se font à la base d'une étude qui prend en considération plusieurs paramètres. « C'est systématique. Les opérations de reboisement et de plantation se font régulièrement afin de récupérer le couvert végétal détruit. Cependant, ce sont des actions qui connaissent, dans certains cas, un ralentissement suite à des problèmes d'ordre technique. D'une manière générale, on déploie tous les efforts nécessaires pour sauver la forêt, bien que le nombre de forestiers de la wilaya soit de 120 qui s'occupent d'un domaine de 40.000 ha » rassure-t-elle. Qu'en est-il des causes réelles de la survenue des incendies de forêt ? Pour la responsable en question, dans la majorité des cas, le facteur humain en est l'élément déclencheur. « Des fois, il suffit qu'un individu imprudent jette une allumette ou un mégot non éteint pour provoquer un incendie, surtout si les conditions climatiques s'y prêtent. Seulement, cette imprudence n'est pas la seule cause de la survenue des feux de forêt », souligne-t-elle. En effet, il est des personnes qui, d'une façon volontaire, agressent la forêt en ravageant des centaines d'arbres. « A l'approche de l'Aïd El Adha par exemple, des opportunistes s'introduisent dans la forêt pour brûler des arbres afin d'y récupérer le charbon pour le vendre ensuite. D'autres ravagent des parcelles entières pour les défraichir pour des raisons différentes. C'est le cas généralement dans les forêts privées qu'on veut transformer en une extension agricole », explique-t-elle. Aussi, on a signalé la destruction d'autres parcelles afin d'en faire des lots destinés à la construction illicite. « Concernant les constructions illicites, 14 brigades sillonnent tout le périmètre forestier de la wilaya afin d'y débusquer toute anomalie ou atteinte à ce patrimoine inestimable. « Nous travaillons en étroite collaboration avec la Gendarmerie nationale en ce sens », révèle la même interlocutrice. En 2013 ont été déposées 187 plaintes pour différents motifs. Parmi ces affaires portées devant les tribunaux, 94 ont concerné les constructions illicites. Durant le premier semestre de cette année, 94 affaires ont été enregistrées, dont 38 sont inhérentes à des cas de constructions illicites. A titre informatif, le pin d'Alep occupe 55,69% du domaine forestier de la wilaya, contre 17,01% pour le chêne vert et 6,98% de chêne-liège. Les maquis et broussailles s'étalent sur 6.870 ha, soit l'équivalent de 17,04% de la surface totale.