Après des mois de campagne, les Américains éliront demain le Congrès qui accompagnera les deux dernières années du mandat de Barack Obama. Donnés favoris, les républicains dominent la Chambre des représentants à majorité républicaine (233 sièges contre 199 pour les démocrates, trois sièges sont vacants en raison de démissions) totalement renouvelée en même temps que les sénatoriales qui engagent le vote du tiers des sièges (36 des 100 sièges) acquis aux démocrates depuis novembre 2006. Dans des scrutins locaux (36 gouverneurs réélus et des dizaines de référendums organisés par des Etats) et nationaux jugés décisifs, le retour en force des républicains est considéré comme une certitude davantage confirmée par la crainte d'un vote sanction dans les 10 sénatoriales à majorité démocrate. Le précédent des 7 sénateurs démocrates sortants, représentent des Etats (Alaska, Arkansas, Caroline du Nord, Dakota du Sud, Louisiane, Montana, Virginie occidentale) qui ont voté pour le républicain Mitt Romney à l'élection présidentielle de 2012, est dans tous les esprits. Le Sénat perdu par les démocrates ? L'option est de mise. Le basculement, sérieusement envisagé par des analystes, ouvre la voie à une domination républicaine des deux Chambres du Congrès, pour la première fois depuis 2006. Face à l'impopularité grandissante du président Obama (49% d'opinions défavorables selon le baromètre Gallup), lâché dans son propre camp par des déçus et au discrédit du Congrès (plus de 75% des Américains désapprouvent le travail du Congrès), l'obamania donc vécue dans le déclenchement des « premiers indices de la tempête », évoqués par le sondeur républicain Whit Ayres, lors d'un des nombreux débats organisés dans la capitale. L'ombre pesante de Hilary Clinton, en prélude à une campagne présidentielle, prépare la relève rythmée par ses nombreuses sorties dans les Etats de Louisiane, New Hampshire, Kentucky, Iowa, Colorado, Caroline du Nord... La mainmise républicaine sur le Congrès annonce des lendemains difficiles pour le camp démocrate forcé de remiser au placard les réformes cruciales dont l'« obamacare » de la contestation de la refonte du système de santé cher à Obama représente le symbole le plus sûr. Mais, comme le soutient l'experte électorale au Cook Political Report, Amy Walter, « une nouvelle majorité républicaine ne signifierait pas que nous serions capables d'obtenir tout ce que vous voulez ». La nécessaire cohabitation avec le président Obama, disposant de son droit de veto, est une condition non négligeable durant les deux ans de fin de mandat.