Après sa victoire sans appel dans le New Hampshire, le républicain Mitt Romney espère désormais remporter l'élection primaire de Caroline du Sud, pour devenir celui qui sera opposé à Barack Obama lors de l'élection présidentielle de novembre. L'équipe de M.Romney a immédiatement commencé à faire campagne hier dans cet Etat conservateur du sud-est des Etats-Unis, qui sera le troisième à désigner son candidat républicain le 21 janvier. Le vote religieux y pèse lourd, tout comme le tea party, l'aile ultraconservatrice du parti républicain, ce qui n'empêche pas pour l'instant M.Romney, un mormon ancien gouverneur du Massachusetts (nord-est), d'être en tête dans les sondages, avec une marge cependant limitée. S'il réussit, après l'Iowa et le New Hampshire, à décrocher la Caroline du Sud, il serait assuré, selon la plupart des experts, de devenir l'opposant à Barack Obama le 6 novembre. Surtout, s'il décroche aussi la Floride dans la foulée le 31 janvier. M.Romney a déjà prévu d'y tenir un meeting ce jeudi. Pour ses adversaires républicains, affaiblis et divisés, M.Romney est désormais l'homme à abattre. Ils devaient également tous commencer à faire campagne hier en Caroline du Sud, où la campagne promet d'être impitoyable. Mais aucun ne semble plus en position de freiner la machine Romney. «Ce soir nous faisons la fête, demain nous reprenons le travail», a déclaré mardi soir M.Romney, célébrant sa victoire à Manchester avec ses partisans, entouré de sa famille. Et il a demandé aux électeurs de Caroline du Sud de «rejoindre ceux du New Hampshire», pour chasser de la Maison-Blanche un président Obama qui «n'a plus d'idées, plus d'excuses» et, a-t-il espéré, «plus (beaucoup) de temps». M.Romney, déjà attaqué ces derniers jours par certains de ses adversaires sur son passé de repreneur d'entreprises, est désormais en Caroline du Sud la cible de spots télévisés particulièrement négatifs, sur son bilan à la tête du fonds d'investissement Bain Capital dans les années 1980 et 1990. Ces spots télévisés sont financés par un groupe favorable à l'ancien président de la Chambre des représentants Newt Gingrich, qui n'a fait que 9% dans le New Hampshire, à égalité avec le très conservateur Rick Santorum. Mais M.Gingrich, ancien élu de Georgie (sud) espère un bien meilleur score en Caroline du sud. Ces derniers jours, il n'a eu de cesse de mener la charge contre M.Romney, qu'il a accusé de s'être enrichi en «pillant» des entreprises lorsqu'il était à la tête de Bain Capital. Le gouverneur du Texas Rick Perry, aux résultats dérisoires dans le New Hampshire (1%), a lui aussi dénoncé en M.Romney un «vautour capitaliste». Mais les électeurs du New Hampshire n'ont apparemment guère été impressionnés par ces attaques, étonnantes venant de républicains. Elles ont été qualifiées d'«erreur pour notre parti et pour notre pays» par M.Romney, qui a dénoncé mardi soir «certains républicains désespérés qui ont joint leurs forces» àM.Obama. Le président démocrate est actuellement à quasi-égalité (46,7%) avec M.Romney (45,2%) si les deux hommes devaient être opposés en novembre, selon une moyenne des plus récents sondages effectuée par le site realclearpolitics.