L'Algérie a sollicité, hier, la coopération étrangère afin de finaliser rapidement la couverture cartographique du pays à l'échelle 1/50.000 (un cinquante millième) et de recourir à l'imagerie satellitale, a indiqué, à Alger, Mohamed Abdedou, chargé de mission auprès de la direction générale de l'Institut national de cartographie et de télédétection (INCT), à l'occasion du 2e colloque algéro-français sur l'information géographique. L'INCT compte acquérir le Lidar (appareil de mesure à laser) et des drones pour la cartographie. Dans ce sens et pour s'adapter aux changements dans ce domaine, l'Institut est à la recherche de formations, d'expertise et d'échange de savoir-faire avec les étrangers dont les Français, a expliqué Abdedou à Horizons en marge du colloque. Par ailleurs, l'INCT a lancé un appel aux entreprises privées pour adhérer à la mise en place de l'infrastructure nationale des données géographiques (INDG). Le but est d'avoir une plateforme de l'ensemble des données géographiques afin d'éviter les redondances dans les investissements des entreprises dans des projets similaires dont le coût est très lourd, a-t-il développé. Pour ce faire, « une règlementation est à faire », a-t-il relevé. L'INCT a pour mission la cartographie nationale à une échelle de 1/50.000, la géodésie, la gravimétrie, le nivellement, la photographie aérienne en gardant une image du territoire avec une répétitivité de 7 ans. Il est chargé d'équiper aussi le territoire de points géodésiques avec le GPS. La géodésie est une science permettant de définir la forme et les dimensions de la terre pour réaliser une carte, un projet de route ou d'aménagement du territoire. Actuellement, l'Algérie dispose de 6 stations expérimentales et projette de couvrir l'ensemble du territoire avec 370 stations, a signalé Abdedou. Ainsi, les géomètres experts pourront, grâce à une station GPS, peu coûteuse, avoir des précisions. Une quarantaine d'entreprises s'activent dans le domaine de la géo-localisation et quelques-unes en géo-navigation en Algérie. C'est l'ARPT (Autorité de régulation de la poste et des télécommunications) qui délivre les agréments en plus des autorisations du ministère de l'Intérieur et celui de la Défense nationale. Interrogés sur le poids du marché de l'information géographique, Abdedou et Hamid Oukaci, secrétaire général du Conseil national de l'information géographique (CNIG), sont unanimes : « Il n'existe pas de données chiffrées sur le poids de ce marché. » Il faut dire que l'information géographique relève de la sécurité de l'Etat. Ainsi, les données collectées par des partenaires étrangers ne sont pas autorisées à sortir du territoire. Selon Jean-Marie Seite, président de l'Association française pour l'information géographique (Afigeo), l'Algérie, qui réalise actuellement des travaux sur le réseau d'eau en matière d'irrigation dans lequel les ouvrages réalisés sont repérés, peut faire appel à l'expertise française en matière d'organisation et de formation. Il s'agit de permettre aux Algériens de construire leur propre système d'information géographique.