« La production halieutique devra doubler pour atteindre 200.000 tonnes d'ici à 2020 », a indiqué, hier, Sid-Ahmed Ferroukhi, ministre de la Pêche et des Ressources halieutiques, au forum d'El Moudjahid. Pour le ministre, la production est aujourd'hui de l'ordre de 130.000 tonnes, une quantité qui reste, selon lui, en deçà des prévisions qui sont de 200.000 tonnes. A cette occasion, le ministre a abordé le plan de développement de son secteur. Concernant la production, il a tenu à préciser que la Méditerranée n'a pas de grandes capacités et les 24 pays du bassin méditerranéen ne pêchent qu'un million de tonnes par an. L'objectif est de doubler la capacité de production nationale en misant sur l'aquaculture qui doit générer une production estimée à 70.000 tonnes par an, un chiffre d'affaires de 110 milliards de dinars et la création de 400 projets d'aquaculture d'ici à 2020 qui généreront plus de 30.000 emplois. Dans une étude réalisée par des experts, Ferroukhi a expliqué qu'il y a un grand décalage entre l'offre et la demande dans le domaine de la consommation de poisson. Pour lui, il y a une demande continuelle et une offre saisonnière qui répond à un facteur biologique. La demande a augmenté du fait que la société algérienne s'est urbanisée et d'un pouvoir d'achat qui a augmenté. Pour rééquilibrer l'offre et la demande, il faut développer, selon lui, la production aquacole, car, aujourd'hui, un poisson sur deux dans le marché mondial vient de l'aquaculture. Pour ce qui est des problèmes que rencontrent les pêcheurs, le ministre estime que les solutions existent, mais à condition qu'ils soient traités collectivement. Dans ce sens, il annonce que des décisions ont été prises pour aider les professionnels qui veulent rénover leurs embarcations. Ces derniers bénéficieront d'une bonification d'intérêt à taux zéro, mais à condition que la rénovation des bateaux se fasse en Algérie. Toutefois, il estime que la flottille nationale, qui compte plus de 45.000 bateaux, toutes dimensions confondues, nécessite une mise à niveau. A une question relative au budget alloué au programme de développement du secteur pour le prochain prgramme quinquennal, le ministre tient à préciser que « dans le secteur de la pêche, ce n'est pas l'argent qui constitue le nerf de la guerre, mais les professionnels du secteur ». Evoquant la disparition en mer de cinq pêcheurs de Bouharoun, le ministre affirme que tous les moyens nécessaires sont mobilisés pour les retrouver, précisant que même la marine nationale a lancé des recherches au-delà des eaux territoriales algériennes.