La Fondation Casbah a rendu, jeudi dernier, au palais de la culture Moufdi-Zakaria, un vibrant hommage au docteur Laadi Flici, journaliste, écrivain et ancien moudjahid, lâchement assassiné par des terroristes dans son cabinet situé au cœur de la Casbah, en 1993. Un programme riche et varié a été tracé pour marquer cette célébration. Le recueillement sur la tombe du défunt, au cimetière Sidi M'hamed, à Bouzaréah, a été suivi de divers témoignages d'amis, collègues et de membres de sa famille. La programmation a été rehaussée par une animation musicale de l'association El Inchirah présidée et dirigée par Smail Hini. Les éléments de l'association ont fait preuve de professionnalisme et de dextérité. Un véritable voyage initiatique à travers les écoles de musique classique a été proposé, au grand bonheur de l'assistance. L'association El Inchirah, créée en 1997, s'est fixée comme but essentiel la sauvegarde et la propagation de la musique classique algérienne, la formation des jeunes à cet art et la relève des anciens maîtres. De son côté, M. Belkacem Babaci, président de la Fondation Casbah, a indiqué que « nous avons voulu, à travers cette cérémonie, rendre hommage à l'un des membres fondateurs de la fondation ». « Il a consacré une très grande partie de sa vie à la culture. Il demeure vivant dans nos cœurs et nos mémoires », a-t-il ajouté. D'autres témoignages se sont ensuite succédé. « C'était un homme généreux, un homme de combat et de lettres », diront la plupart des amis du défunt. Le journaliste écrivain, Rachid Mokhtari, qui l'a connu, a retracé son riche parcours. « Il a milité pour la cause algérienne dès son jeune âge. Après l'indépendance, il reprend le chemin de la faculté d'Alger pour poursuivre ses études en médecine qu'il avait interrompus. J'ai adoré ses œuvres, surtout « Qui se souvient de Marguerite » et « La Passion humaine », a-t-il indiqué. Cette cérémonie hommage a pour objectif d'honorer la mémoire de ce pédiatre et écrivain qui a refusé de quitter l'Algérie, et surtout pas la Casbah natale. « Il a mis les voiles, un grand vide s'est installé. Il est mort, dans la même chambre où il est né. Il me disait toujours : « Je suis en sécurité à la Casbah plus que nulle part ailleurs » a rappelé sa veuve, Mme Fatma-Zohra Flici. Même parti, Dr Laadi Flici demeure dans la mémoire collective. En marge de cette cérémonie, une question a été posée sur l'état de la Casbah endeuillée par la mort, lors de l'effondrement, au courant de la semaine dernière, d'une vieille bâtisse à la rue Rachid Kherbache. M. Belkacem Babaci s'est montré dépité. « Un rapport a fait état de la présence de plus 4.427 bâtisses menacées d'effondrement à travers dix communes d'Alger. La sonnette d'alarme sur le danger menaçant les habitants de ces bâtisses a été tirée. On exige la rénovation ou l'évacuation urgente de ces bâtisses » a-t-il clamé.