L'Algérie commercialisera du gaz de schiste en 2022. C'est à cette échéance que les programmes d'investissement auront abouti. Le groupe Sonatrach qui prévoit un plan de développement d'un montant de 90 milliards de dollars pour la période 2015-2019, a retenu le segment de l'exploration et l'exploitation des schisteux comme axe stratégique dans le renforcement de ses réserves. Et la diversification de ses activités. A côté de celles liées à la pétrochimie et à l'exploration en offshore. Cette perspective a été rappelée par le président-directeur général de la compagnie, Sahnoun, lors de son intervention à la 9e édition du sommet nord-africain du pétrole et du gaz. « Nous comptons entamer la phase-pilote de l'exploitation des ressources non conventionnelles en 2019 avec la perspective de mettre ce potentiel en production à partir de 2022 », a-t-il déclaré. La production avoisinera les 20 milliards m3. Elle passera à 30 milliards m3 à l'horizon 2025-2027. L'Algérie est classée au 3e rang mondial, juste après la Chine et l'Argentine, en termes de réserves de gaz de schiste récupérables, selon un rapport mondial du département américain de l'Energie (DoE) sur les réserves des hydrocarbures non conventionnels. Le DoE a évalué ces réserves à 19.800 milliards m3, situées essentiellement dans les bassins de Mouydir, Ahnet, Berkine Ghadames, Timimoun, Reggane et Tindouf. Les grands opérateurs pétroliers disposant de la technologie et du savoir-faire sont, par conséquent, appelés à prendre part à ce gigantesque chantier qui est maintenu en dépit de tendance baissière actuelle du prix du baril. Cette volonté de démultiplier le potentiel des hydrocarbures est sous-tendue par le souci exprimé de sécurisation de l'approvisionnement du marché aussi bien en interne qu'en externe. Sonatrach veut, en effet, demeurer un fournisseur fiable et durable à l'égard de ses clients étrangers, notamment européens. Et préserver, en interne, le potentiel en tant que principal pourvoyeur de ressources pour le pays. Les efforts consentis présentement consistent, en coopération avec les compagnies internationales spécialisées, à évaluer ces réserves. Le Conseil des ministres qui a approuvé le projet du gaz de schiste au mois de mai dernier a laissé entendre que les premières indications disponibles laissent entrevoir des capacités nationales « appréciables » en gaz et huile de schiste ainsi que des perspectives prometteuses en termes de quantités récupérables. Il a été avancé alors que pour confirmer le potentiel commercial de ces ressources, l'Algérie a besoin de mener un programme de forage de 11 puits, étalés sur une période allant de 7 à 13 ans. Non sans prévenir que la prospection puis l'exploitation des hydrocarbures schisteux doit se faire dans le souci de préservation de l'environnement et de protection des ressources hydriques.