Le gouverneur de la Banque d'Algérie, Mohamed Laksaci, a mis en garde, hier, contre les effets de la persistance de la baisse des cours du pétrole sur la capacité financière de l'Algérie à résister aux chocs sur la balance des paiements extérieurs. « Les réserves de change actuelles permettent à l'Algérie de faire face aux chocs sur la balance des paiements extérieurs à court terme mais cette capacité à résister aux chocs se dissipera vite si les cours du pétrole restaient à des niveaux bas pendant longtemps », a précisé Laksaci qui présentait un rapport sur les tendances financières et économiques du pays devant les membres de l'Assemblée populaire nationale. La balance des paiements globale a dégagé un déficit de 1,32 milliard de dollars au premier semestre 2014 contre un excédent de 0,88 milliard de dollars à la même période de 2013. Les réserves officielles de change se sont contractées à 193,269 milliards de dollars à fin juin 2014 après une progression à 194 milliards de dollars à fin 2013. « Certes l'Algérie a préservé sa stabilité monétaire et financière en dépit des faibles performances de sa balance des paiements extérieurs et de la persistance du déficit budgétaire, mais il n'en reste pas moins que la question de la fragilité de l'économie algérienne à l'égard des hydrocarbures et donc des prix du pétrole se pose avec acuité », a souligné Laksaci. La production d'hydrocarbures piétine depuis 2006 malgré les efforts d'investissement de ces dernières années, a-t-il dit, ajoutant que l'économie nationale pâtissait de cette situation. Les recettes des exportations d'hydrocarbures se sont établies à 31,83 milliards de dollars au premier semestre 2014, en baisse de 1,37% par rapport à la même période de 2013 (32,27 milliards de dollars). Cette baisse s'explique par la diminution des quantités exportées de 1,02%, passant de 51,11 millions de TEP (Tonne équivalent pétrole) au premier semestre 2013 à 50,59 millions de TEP au premier semestre 2014. Parallèlement, les importations de biens progressent à 29,83 milliards de dollars au premier semestre 2014 contre 29,22 milliards de dollars au premier semestre 2013. Cette hausse des importations est due notamment à la progression des importations de biens d'équipement industriels, de produits semi-finis et de biens alimentaires, selon le gouverneur de la Banque d'Algérie. Une situation qui a entraîné la contraction de l'excédent du solde commercial et le creusement du déficit du compte courant de la balance des paiements la première moitié de 2014. La situation monétaire fait également ressortir la contraction des ressources du Fonds de régulation des recettes à 4 773,51 milliards de dinars à fin juin 2014 contre 5.238,80 milliards de dinars à fin 2013. Ce fonds est sollicité pour combler les déficits budgétaires.