Deux nouveaux projets ont été présentés hier à l'occasion de la journée sur la valorisation des projets innovants issus des résultats de la recherche scientifique. Le premier porte sur « un nez » électronique destiné à la gynécologie et à la santé d'une manière générale. Présenté par sa conceptrice, la professeure Nacéra Lachlak, ce projet sur les capteurs par les odeurs (nez électronique pour la détection des infections gynécologiques), est en fait une nouvelle approche de diagnostic dans les secteurs médical et agroalimentaire. Mme Lachlak a rappelé que le nez électronique est une technologie qui permet de démontrer une sensibilité suffisante aux composés à détecter, impliquant une diminution des coûts des systèmes. « Elle est considérée comme un outil rapide d'identification de composés volatiles. Son utilisation au diagnostic clinique médical est aujourd'hui envisagée », a-t-elle expliqué. Concernant l'impact économique de ce dispositif analytique révolutionnaire, elle précise que le marché des biocapteurs promet d'être très vaste, couvrant, à la fois, divers secteurs et différentes applications. Le second projet réalisé par les professeurs Bachir Chemani et Madani Maalem de l'Université de Boumerdès en partenariat avec un opérateur économique, porte sur la fabrication et la mise sur le marché algérien d'un matériau textile à usage médical destiné au traitement thérapeutique des varices et des ulcères veineux des jambes en milieu hospitalier. Le produit est réalisé à base de bandes élastiques qui exercent une pression sur la jambe afin de réduire le diamètre des veines, permettant aux valves de fonctionner correctement par une meilleure circulation du sang dans le système veineux et une régénération des cellules malades. Il est destiné aux hôpitaux et aux cliniques spécialisées dans les soins. Il peut être aussi utilisé par les services de chirurgie pour le maintien des compresses en post-opératoire. Pour le moment, le produit n'est utilisé que d'une manière scientifique puisqu'il n'ya pas de spécialistes en phlébologie dans nos hôpitaux. Par contre, il peut être recommandé dans les services cardio-vasculaires. Le chef du service médecine interne au CHU Mustapha-Pacha et responsable de la recherche au ministère de la Santé, Moussa Arada, a félicité les deux chercheurs pour leur innovation, d'autant plus qu'ils sont d'un apport considérable pour le domaine de la santé publique. Pas moins de 100 projets de recherche dans ce secteur ont été déposés au niveau de l'agence ou du département de la santé. « C'est une recherche opérationnelle, transrationnelle qui va du laboratoire à l'utilisation directe au profit du malade », a-t-il souligné. Selon le Pr Arada, les projets présentés sont intéressants, innovants et permettent d'effectuer des diagnostics minutieux. Si on l'applique, le nez électronique permet un gain de temps sur le plan thérapeutique pour, par exemple, diagnostiquer précocement le diabète. La nouvelle approche de ce département consiste à aller directement à l'essai, aider les chercheurs, concrétiser leurs projets. Selon le directeur de la recherche scientifique à la DGRSDT, Mokhtar Sellami, la loi d'orientation sur la recherche scientifique sera prochainement soumise au parlement.