Les mesures prises par le gouvernement pour faire face à la chute des prix du pétrole ne vont pas influer sur les dispositions de la loi de finances pour 2015, affirment les députés membres de la commission des finances et du budget de l'APN. Pour eux, la seule possibilité d'ajuster les dépenses est la promulgation d'une loi de finances complémentaire (LFC). « Nous avons procédé à l'examen, à l'amendement et au vote de la loi de finances pour 2015, qui va être signée cette semaine par le président de la République. Cette loi porte essentiellement sur les budgets d'équipement et de fonctionnement et je ne pense pas que les mesures prises par le gouvernement influeraient sur son contenu », a affirmé Berabah Zebar, président de la commission. « La loi de finances va être signée telle qu'elle a été votée à l'assemblée. Elle ne va pas être touchée ou modifiée », a-t-il ajouté. Pour lui, le gouvernement peut avoir recours à une loi de finances complémentaire. Pour Zebar, rien n'indique que la loi de finances sera touchée, « mais le Gouvernement peut décider, ensuite, de mesures fonctionnelles sous forme d'une loi de finances complémentaire pour faire face à la chute des prix du pétrole ». En précisant que la loi de finances pour 2015 a été étudiée et votée bien avant la chute des prix du pétrole, Omar Bakir Kara, membre de cette commission, dira que « vu les annonces faites cette semaine et la situation sur le marché international, on va aller vers une loi de finances complémentaire et c'est là qu'on va revoir un certain nombre de mesures prévues dans la loi de finances pour 2015 ». Affirmant que les députés comptent interpeller les ministres et le Premier ministre pour plus de détails sur ces mesures et les secteurs touchés, le président de la commission des finances et du budget de l'APN a soulevé « la possibilité de suppression de la réalisation de projets structurants » dans la mesure où les annonces faites par le gouvernement « ne sont pas des mesures d'austérité ». « Même avant la chute des prix du pétrole, le gouvernement a évoqué, à maintes reprises, des mesures de rigueur budgétaire pour un meilleur équilibre financier », a-t-il soutenu. Pour Kara, « on ne parle pas de mesures de restriction uniquement mais d'encouragement à la production nationale afin de faire face à la fluctuation des prix du baril de pétrole », a-t-il souligné. La chute des prix du pétrole conjuguée à la hausse des prix des produits alimentaires de base sur le marché international peuvent être un moyen de pression utilisé contre l'Algérie, a-t-il estimé. « Il faut donc compter sur nous-mêmes et améliorer notre production ». Le gouvernement doit, dans ce cas de figure, « poursuivre son soutien aux producteurs algériens à travers l'octroi d'avantages et la réduction des impôts ». Il y a également l'encouragement du secteur agricole pour une exploitation maximale des terres agricoles.