Comment inciter les entreprises à respecter la loi qui exige de réserver 1% des postes d'emploi aux personnes aux besoins spécifiques ? C'est à cette question que les participants à une journée d'étude, organisée, jeudi dernier, au siège de l'UGTA, par l'Assemblée Populaire de wilaya d'Alger, ont tenté de répondre. Première esquisse d'une réponse : une conférence nationale sera organisée par les ministères de la Jeunesse et de la Solidarité. « Cette rencontre a pour but de trouver les mécanismes devant permettre aux personnes ayant des besoins spécifiques de participer activement au développement socio-économique du pays », a indiqué le ministre de la Jeunesse, Abdelkader Khomri, annonçant qu'une commission sera installée fin janvier pour préparer cette conférence. Khomri a estimé que tous les ministères ont un rôle essentiel dans la cohésion sociale en impliquant tous les citoyens, y compris des handicapés. Pour la présidente de la commission jeunesse et affaires sociales de l'APW d'Alger, Farida Djebali, il est nécessaire que le secteur de la formation professionnelle ouvre ses portes aux handicapés. « Certains, affirme-t-elle, ont prouvé leurs capacités au point d'en oublier leur handicap. » Toutefois, la présidente de l'association Chems El Gharb pour l'insertion socioprofessionnelle des personnes handicapées, Fatma Bendrène, a estimé que le taux de 1% exigé aux entreprises est insignifiant. En plus, elle relève que cette loi est non seulement pas respectée, mais dans beaucoup de cas elle est ignorée. Elle dira que les handicapés ont également des facultés intellectuelles. « Malheureusement, ils sont marginalisés », a-t-elle relevé. Son association milite, entre autres, en faveur de l'égalité des chances d'accès à un emploi, ce qui constitue le seuil minimum du respect de la personne humaine. Cette journée d'étude a été sanctionnée par une série de recommandations. Il s'agit notamment de mettre en place des politiques, des stratégies ou des plans visant à aboutir à un développement économique et social durable. Les participants ont appelé, en outre, à la réactivation des lois, au contrôle du degré d'application des résolutions relatives à la qualification et à l'emploi de cette catégorie en plus de mesures spécifiques pour inciter les chefs d'entreprise à encourager le recrutement des handicapés. Comme il a été rappelé la nécessité d'aménager des accès aux infrastructures publiques pour les handicapés. Les participants ont également insisté sur le recensement des différents handicaps pour pourvoir mettre en place des programmes et des plans destinés à l'insertion socio-professionnelle de cette catégorie de personnes. Concernant les opportunités de formation et d'emploi pour cette catégorie, ils ont insisté sur la relance du dialogue social entre les organisations chargées des personnes handicapées.