Le pianiste italien, Christian Leotta, a interprété, mardi dernier au soir, à l'auditorium de la radio algérienne ; Aïssa-Messaoudi, Alger, quatre sonates de Ludwig Van Beethoven. Du pur bonheur. Totalement absorbé par son dialogue avec son piano, Christian Leotta a su rendre justice à l'œuvre de Beethoven. A Alger, à l'initiative de l'institut culturel italien et en collaboration avec la radio nationale, il a interprété la sonate numéro huit dite « Pathétique ». Le premier mouvement débuta par une introduction lente, grave, d'une grande puissance dramatique, qui fera ensuite un retour au début du développement. L'essence du mouvement semble, d'ailleurs, résider dans cette alternance entre le grave initial et l'allegro molto. Les tonalités dominent nettement. Le public, qui est resté silencieux, a apprécié les autres mouvements comme celui de la sonate numéro 13 jouée en mi bémol majeur. Les différents mouvements sont liés entre eux par des thèmes communs. Une sonate romantique dans laquelle les différents mouvements sont liés au point de former un tout indissociable. L'enchaînement se fait par la très célèbre et populaire sonate numéro 23, opus cinquante- sept, considérée comme un chef d'œuvre absolu. Elle fut, pendant longtemps, la préférée de Beethoven puisqu'elle décrit une période particulièrement difficile de sa vie, tant sur le plan personnel (déception amoureuse, surdité croissante), que sur le plan professionnel. Le premier mouvement se développe à partir d'un petit nombre de motifs. Parmi ces derniers, on soulèvera la rythmique formée de trois notes brèves et d'une longue note annonçant le célèbre « Thème du destin », de la cinquième symphonie. Le deuxième et dernier mouvement adopte la forme de la variation. Un thème d'accords, très stable sur le plan harmonique, est exposé avant d'être soumis à trois variations. Celles-ci utilisent un registre sonore chaque fois plus élevé que le précédent. La « coda » est un presto qui propose une sorte de danse démoniaque avant que le thème initial n'amène l'œuvre à un brillant point final nourri par des acclamations ininterrompues. Assailli par la presse et le public, Christian Leotta déclare : « Je suis très heureux de l'engouement particulier que j'ai eu de la part du public algérien qui s'est déplacé très nombreux. Je reviens jeudi à 19h à l'auditorium de la radio algérienne Aïssa-Messaoudi, pour interpréter quatre autres sonates, à savoir les sonates 12, 7, 24 et 28 ». « C'est une excellente initiative d'organiser des concerts de la musique classique, même si ce n'est pas ma tasse de thé. A vrai dire, je préfère d'autres genres de musique. La world musique par exemple. Cela dit, j'ai accepté d'accompagner un groupe de copains. Je dois admettre que je ne regrette pas m'être déplacé. J'ai passé un agréable moment » nous dira Chazil, un jeune étudiant de la langue italienne à Alger. Comme le reste du public qui s'est déplacé nombreux, il a applaudi chaleureusement Christian Leotta qui a offert, en véritable poète du clavier, une prestation à la hauteur de cette légende vivante du piano.