« Les techniciens de scène de crime de la Gendarmerie nationale sont dans l'obligation d'intervenir dans chaque vol de cheptel Cette mesure permettra d'élucider les affaires et d'identifier les auteurs et de neutraliser les réseaux criminels qui menacent la stabilité des éleveurs, l'activité et la production nationale mais surtout la préservation de la sécurité alimentaire », a précisé un cadre de la GN. La scène de crime dans cette forme de délit est spécifique de par sa complexité et la nature des indices prélevés et la localisation de ses lieux (étables, enclos, endroits enclavés...) d'où la nécessite d'impliquer les techniciens spécialisés pour la résolution de ce genre d'affaires, a ajouté la même source. Pour approfondir ce sujet, une rencontre a été organisée hier, à l'Institut national de criminologie et de criminalistique (INCC) d'Alger, sous le thème « la gestion de la scène de crime de vol de cheptel », en présence des enquêteurs de la GN. Le directeur de la sécurité publique (DSP), le général Mohamed Tahar Benaâmane, a mis l'accent sur l'importance de la scène de crime et le rôle de l'INCC dans la lutte contre cette forme de criminalité qui tend à prendre des proportions inquiétantes. « L'apport des sciences dures et expérimentales permet de déterminer la nature et l'origine du vol et d'établir les liens avec les faits criminels et les individus suspectés d'où le grand intérêt qui doit être accordé à la scène de crime, devenue la pierre angulaire dans la manifestation de la vérité contre cette forme de criminalité », a-t-il déclaré soulignant que les traces et indices sur lieux du délit sont d'une importance capitale dans l'enquête criminelle. Un facteur de paupérisation Cette journée d'étude a justement pour objectifs de rappeler la procédure à suivre afin de garantir un aboutissement positif des investigations. « Le vol de cheptel est devenu un créneau lucratif. Au-delà de son caractère délictueux, il constitue une atteinte grave à la sécurité alimentaire et nourrit un sentiment d'insécurité », a prévenu la GN précisant que le vol de bétail ne peut pas être géré sur le plan local, mais national. « Il est la source de la paupérisation de la population rurale et de l'exode rural », a souligné la même source. Pour y faire face, un plan national de sécurité de proximité a été mis en place avec comme objectif principal la sécurité des éleveurs et la préservation de leur cheptel. « C'est un dispositif préventif qui prévoit les agressions et les tentatives de vol. Il s'inscrit dans le plan national de développement », a expliqué la gendarmerie. De même, des enquêtes approfondies sont lancées sur les modes opératoires des malfaiteurs, les moyens utilisés, les itinéraires empruntés et tous les aspects spatio-temporels des vols enregistrés. Côté chiffres, les gendarmes ont démantelé 85 bandes de vol de cheptel en 2014, et arrêté 1.536 personnes impliquées. En outre, près de 20.000 têtes volées ont été récupérées durant la même période. Selon la GN, l'élevage en Algérie occupe une place importante. Il représente plus de 25% des recettes brutes de l'agriculture algérienne et l'un des principaux facteurs de l'économie rurale du pays. Avec un cheptel ovin évalué à 22,5 millions de têtes et deux millions de têtes bovines, selon les statistiques officielles du ministère de l'Agriculture, l'Algérie est le plus grand bassin d'élevage ovin dans la région du Maghreb.