Quelques heures avant le feu vert de la majorité écrasante des 113 députés de l'Assemblée nationale au déploiement des troupes du Niger pour « porter l'estocade » au Nigeria aux côtés des armées tchadienne et camerounaise, au groupe terroriste Boko Haram, ce dernier a tenté hier matin de prendre d'assaut la prison de Diffa où certains de leurs « compagnons » seraient détenus. Selon Niamey, « l'attaque a échoué », « les assaillants ont été repoussés » et « l'armée encercle Diffa » une ville du sud-est du Niger frontalière avec le Nigeria. Cette attaque n'est pas la première. Elle est la troisième en quatre jours. Dimanche, cette ville a reçu un obus de Boko Haram qui a fait un mort et 20 blessés. Les terroristes souhaitaient saboter le pont dit « Doutchi ».Vendredi, c'est Bosso, une bourgade à 100 km de Diffa, qui a été visée. Ces attaques ont semé la panique au Niger, un des pays les plus pauvres d'Afrique. « La position défensive sur laquelle sont nos forces depuis plus de trois mois n'est pas une bonne position », a déclaré dimanche Mahamadou Karidjo, le ministre nigérien de la Défense. Pour endiguer cette progression du groupe terroriste qui après avoir proclamé un califat dans l'Etat nigérian de Borno, menace de déstabiliser toute l'Afrique de l'Ouest et une partie du Sahel, les pays de la région (Tchad, Niger, Nigeria, Cameroun et Bénin) se sont engagés samedi à mobiliser une force de 8.700 hommes. « Tous les camps connus de Boko Haram (...) seront démantelés dans six semaines », assure Sambo Dasuki, le conseiller à la sécurité du président nigérian. Boko Haram va-t-elle se redéployer dans ce cas au Niger ? Avec l'appui du Tchad, « nous allons éradiquer la région de ce fléau Boko Haram » qui affiche sa proximité idéologique avec al-Qaïda et Daech, répond Karidjo. En décembre, il avait annoncé « la plus grande opération militaire jamais montée au Niger » dans la zone de Diffa. Il aurait positionné « près de 3.000 soldats tous les 10 ou 15 km le long de la frontière avec le Nigeria ».