Dans la foulée de la célébration de la Journée nationale de la Casbah d'Alger, le directeur général de l'Office de gestion et d'exploitation des biens culturels (OGEBC), Abdelouahab Zekagh, a animé, jeudi, une conférence-débat au Centre culturel du Palais des Raïs (Bastion 23) à Alger pour faire le point sur la mise en œuvre du plan permanent de sauvegarde et de mise en valeur de la Casbah d'Alger, adopté, en grande pompe, en 2012, par le gouvernement. Réagissant à des informations rapportées par certains médias, M. Zekagh a indiqué que l'enveloppe attribuée par les pouvoirs publics est de l'ordre de 92 milliards de dinars. « Le gouvernement nous a débloqué une première tranche de 24 milliards DA dont nous avons dépensé seulement 2,5 de DA », a-t-il précisé. Si, selon M. Zekagh, la restauration et la valorisation des sites andalous en Espagne a pris 20 ans, et que les autorités italiennes ont mis 30 ans pour retaper le vieux patrimoine romain de la capitale Rome, le processus engagé en faveur de la vieille médina n'est pas moins dispensé. Mais les choses avancent bien, assure-t-il. A l'ordre du jour de cette rencontre, les opérations d'urgence effectuées par les services de l'Ogebec sur le vieux bâti de la vieille ville berbère, ont touché quelque 717 bâtisses (des 1816 de l'ensemble du tissu de la Casbah) dont sept palais d'origine ottomane, cinq mosquées, neuf maisons et lieux historiques (concernant la période de la Guerre de Libération Nationale) ainsi que les maisons en état de dégradation totale. Les opérations concernent également le remblayage des parties vides en pente, de façon à éviter la désagrégation du tissu urbain et le risque d'effondrement d'autres maisons. Pour M. Zekagh, il est totalement exclu de faire de la Casbah un musée comme cela a été colporté par certains spécialistes du patrimoine. « Nous misons sur la sauvegarde d'une ville vivante, avec sa population, sa culture, ses us et traditions, ses métiers, bref, avec son patrimoine immatériel », insiste-t-il. Confiant suite aux avancées enregistrées sur le terrain et du rythme des travaux, le patron de l'Ogebec se réjouit de l'étroite collaboration engagée autour de ce projet entre le ministère de la Culture et la wilaya d'Alger qui a mobilisé l'ensemble de ses directions et services en lien avec ce plan. « C'est le wali en personne qui préside et le comité de pilotage et dont l'aide est tout simplement précieuse », a-t-il souligné. Concernant la citadelle, il a indiqué que le taux d'avancement de sa restauration, assurée par une société spécialisée polonaise, est soutenu à travers plusieurs de ses bâtisses (palais du Dey, la Batterie, le Hammam des Janissaires, le Pavillon, la Poudrière, les casemates).Au sujet de la mosquée de Ketchaoua, il rappelle qu'une entreprise turque est à pied d'œuvre. Elle est même prête à donner un coup de main notamment dans la restauration du Palais du Dey et quelques îlots dans la Casbah. L'Union Européenne n'est pas en reste, puisqu'elle a décidé de consacrer une enveloppe de 24 millions d'euros à une opération de restauration à grande échelle qui concerne 12 wilayas et dans laquelle la Casbah d'Alger aura une part importante.M. Zekagh en profitera pour appeler à la création d'une police de l'urbanisme qui aura pour charge d'assurer la sécurité de ce vieux site classé patrimoine mondial par l'Unesco en 1982. A. G.Plan de sauvegarde et de mise en valeur de la Casbah d'Alger