La Chine n'a pas l'intention de transférer son savoir technologique au continent noir, affirme hier au forum Echaab, le Pr. Mesbah Minas, enseignant en sciences politiques mais les pays africains peuvent tirer profiter de son expérience dans beaucoup de domaines économiques. «L'Algérie, par exemple, qui n'a pas suffisamment de moyens pour exploiter ses mines de charbon, peut profiter de l'expérience chinoise dans ce domaine. D'autant plus que la Chine détient le monopole des plusieurs mines en Afrique», explique-t-il en assurant que ce pays est en voie de devenir une grande puissance mondiale et une rivale des USA. A ce propos, le Pr. Berkouk, politologue, assure que la Chine est la deuxième puissance économique, 4e puissance militaire et 3e puissance stratégique dans le monde en 2010. «Les USA détiennent 76% de brevets d'invention dans le monde. 62% de ces brevets sont exécutés sur le sol chinois. Le maillon fort de ce pays est qu'il n'a aucun ennemi dans le monde», observe-t-il. En effet, la politique de la Chine, reprend le Pr. Minas, est de ne pas se mêler des affaires internes et politiques des Etats avec qui elle fait des affaires. «Contrairement aux puissances occidentales qui veulent imposer des réformes politiques, dans le domaine des droits de l'homme et des libertés, s'investissent dans des conflits militaires et politiques, la Chine se contente de prendre ce dont elle besoin dans un esprit d'échanges et de coopération. Elle a de bonnes relations avec la Palestine comme avec Israël et au niveau du Sahel, elle voudrait bien exploiter ses richesses sans pour autant entrer dans les conflits», fait-il savoir. Cela dit, poursuit-il, si la Chine deviendra aussi puissante que les Etats-Unis, elle adoptera le même système que les grandes puissances pour préserver ses intérêts. «Dans ce cas, il sera fort possible que la Chine déclenche des guerres. Ce n'est pas pour rien qu'elle est 4e puissance militaire dans le monde», estime-t-il. Pour ce qui est de ses relations avec l'Afrique, l'intervenant pense que ce sont des relations privilégiées. «La Chine n'a pas une histoire coloniale avec l'Afrique, comme c'est la cas des autres puissances. Ce qui est un atout. D'autant plus que malgré sa puissance, Pékin se considère comme un pays encore émergent. Car il faut savoir à ce sujet, que le développement en Chine n'est le même dans toutes ses régions. Les régions nord et sud sont développées tandis que les celles de l'intérieur ne le sont pas encore», dit-il en ajoutant que la coopération entre ce pays et notre continent se base plus sur le dialogue que sur le partenariat. «De l'Afrique, la Chine puise toute l'énergie dont elle a besoin. En contrepartie, elle investit et propose ses services dans plusieurs domaines en assurant en même une main-d'œuvre qualifiée. Certes, la Chine ne compte pas transférer sa technologie en Afrique, sauf peut-être des technologies primaires. Mais il est clair que c'est un partenaire moins coûteux que le partenaire occidental», conclut-il.