Au lendemain de sa rencontre avec les directeurs de la culture des différentes wilayas du pays, la ministre de la Culture, Nadia Labidi, était, hier, l'invitée du forum du journal Annasr. Mme Labidi a tenu à rassurer la population constantinoise que l'événement « Constantine, capitale de la culture arabe », sera grandiose et que les gros travaux de réaménagement du centre-ville touchent à leur fin. Au sujet des dépenses allouées à la manifestation, la ministre dira qu'« le budget est réparti en fonction des besoins de la programmation et des priorités ». « Les expériences dans ce genre de manifestation nous ont permis de mieux contrôler les opérations de financement. Nous agissons avec une traçabilité des dépenses garantissant une parfaite maîtrise budgétaire. Des efforts sont consentis en faveur d'une bonne gestion afin d'éviter les dépenses inutiles », a-t-elle indiqué. La ministre, qui a eu à visiter la ville et certaines bâtisses historiques qui font l'objet de réhabilitation, a fait savoir cette opération est aussi importante que les festivités prévues durant l'année 2015. « Tout comme La Casbah d'Alger ou la ville de Dellys, la vieille ville de Constantine est une priorité en matière de réhabilitation. C'est pour cette raison que durant le mois du patrimoine qui se tiendra du 18 avril au 18 mai, nous allons organiser une exposition pour détailler les opérations de réhabilitation qui touchent Souika et les quartiers mythiques de la ville », soutient-elle. Mme Labidi relève que « les travaux de rénovation des vieilles mosquées, des zaouias et des bâtiments historiques enregistrent un retard en raison notamment du refus des habitants et des commerçants de collaborer, mais dans l'ensemble, le projet avance ». Elle note, néanmoins, que « pour aller plus vite, il nous faut régler le problème d'octroi des autorisations et revoir le code des marchés publics ». Elle ajoutera que la manifestation n'exclut pas la culture et l'identité berbères de la ville de Constantine. « La preuve, dira-t-elle, le secrétaire général du Haut-Commissariat à l'amazighité, Si El Hachemi Assad, était parmi nous hier lors de la rencontre avec les directeurs de la culture des 48 wilayas. Je rappelle que des colloques sur l'amazighité ou sur des personnages historiques berbères tels que Jugurtha et Massinissa seront organisés, tout comme il est prévu que la revue de la revue de la manifestation Maqam ait sa version en langue amazigh », fera-elle savoir. Mme Laibidi a révélé, par ailleurs, que plusieurs pays non arabes, tels que la Turquie, l'Inde et la Chine, ont émis le souhait de participer à la manifestation, et « plus étonnant encore », des pays comme la Finlande et l'Autriche qui ont contacté le ministère. Parmi les nouveautés prévues, la ministre a annoncé que l'édition 2015 du festival international du film arabe d'Oran sera transférée « exceptionnellement » àConstantine. Une proposition actuellement à l'étude. Mme Labidi a, par ailleurs, indiqué qu'il faudrait penser à l'après-2015 et au sort de toutes les infrastructures culturelles réalisées à l'occasion. « Ces espaces doivent rester ouverts au public et aux artistes, car nous encourageons la culture de proximité pour que Constantine soit une véritable capitale culturelle », affirmera-t-elle. Concernant la valorisation des monuments et sites historiques de la ville, Mme Labidi a suggéré à ce qu'un colloque, en collaboration avec les ministères des Travaux publics et de l'Enseignement supérieur, soit organisé autour des ouvrages d'art que compte la wilaya, en particulier les ponts qui font la renommée de la ville. Une proposition que le ministre des Travaux publics, Abdelkader Kadi, également invité au forum, a acceptée. Ce dernier a précisé que son département reste à la disposition des autorités locales pour les besoins de la manifestation, notamment en ce qui concerne le nettoyage de la ville et la réalisation de routes. Concernant le livre, la ministre de la Culture a révélé que la commission chargée de retenir les ouvrages à publier cette année est en train de revoir la liste. Compte tenu des contraintes budgétaires et au vu du nombre important de propositions (1.250 livres), la liste sera probablement réduite.