Le président malien, Ibrahim Boubacar Keïta, a quitté hier Alger, après une visite d'Etat de trois jours en Algérie, à l'invitation du président de la République, Abdelaziz Bouteflika. Il est reparti avec une moisson d'enseignements qui plantent le décor d'un raffermissement des relations bilatérales sur les plans économique et commercial. Aspect pour lequel il a semblé impressionné par les opportunités qui s'offrent aux deux marchés notamment à l'issue de la visite qu'il a entreprise au siège du complexe de la SNVI à Rouiba. En témoigne ce mot qu'il a écrit sur le livre d'or de cette entreprise de fabrication de véhicules industriels. « Décidément ce pays continuera à nous émerveiller, il ne suffit pas d'être un grand pays géographiquement et même politiquement, désormais voici l'Algérie parmi les pays qui comptent et qui a tiré nos forces de travail, souvent très loin », a-t-il apposé sur ce document. Ibrahim Boubacar Keïta a tenu à exprimer sa fierté et sa satisfaction après avoir constaté de visu le processus de production des véhicules par la SNVI, sous les explications détaillées du premier responsable de cette entreprise. Ce qui lui fera dire que l'Algérie « est en marche, et de la plus belle des manières ». « Voir une chaîne de production, du départ jusqu'à la fin et monter dans un bus que l'on vient de fabriquer sur place, cela fait chaud au cœur », a-t-il commenté. Le Mali qui compte parmi les clients de la SNVI, a réceptionné en 2010 et 2011, 40 camions sortis des ateliers de cette société. « Nous avons un vaste champ de coopération bilatérale. Nous n'avons plus besoin d'aller chercher aux antipodes ce que nous pouvons avoir à côté, à notre porte », a-t-il déclaré à la presse, donnant ainsi forme aux vœux de l'Algérie de réorienter son intérêt économique et commercial vers le continent africain avec lequel d'énormes potentialités partenariales demeurent inexploitées. « Pourquoi aller chercher aux antipodes, ce qu'on peut avoir près de chez soi ? », voilà qui résume ce à quoi tient une partie des intentions du ministre de l'Industrie et des Mines, Abdesselam Bouchouareb qui prépare un forum sur ce thème, sous le générique de la coopération sud-sud, devant se tenir avant la fin de l'année en cours. A côté du constat objectif, le chef de l'Etat malien ajoute une charge affective : il y a de l'amitié entre l'Algérie et son pays. Que les autres pans de la coopération régulière, notamment dans le chapitre sécuritaire ne démentent pas. « Quand on est amis, on savoure le bonheur et le succès de l'autre, autrement ça serait une amitié biaisée et mon amitié pour l'Algérie n'est pas biaisée », a-t-il encore affirmé. Une amitié qu'il a eu le temps de mesurer au cours de ses trois jours de visite pendant lesquels il a rencontré les principaux responsables du pays, à leur tête le président Bouteflika et le Premier ministre, Abdelmalek Sellal. Alors que les ministres composant sa délégation se sont entretenus avec leurs homologues algériens sur les perspectives de développement de la coopération sectorielle.