L'Agence nationale de soutien à l'emploi des jeunes (Ansej) doit dresser un bilan pour pouvoir mesurer son efficacité. C'est ce que recommande le Bureau international du travail (BIT) dans son rapport de synthèse présenté, hier, à l'occasion de la rencontre organisée à Alger sous le thème « Promotion de l'emploi décent en Algérie par le développement de micro et petites entreprises pour les jeunes ». « Depuis son lancement en 1996, l'Ansej n'a procédé qu'une seule fois à une évaluation des impacts et retombées de ses interventions, et ce, en 2006. Au cours de l'année 2015, il serait opportun après cette longue expérience et les leçons accumulées pendant toute cette période de faire un état des lieux », ont souligné les représentants des BIT en mission en Algérie dans le cadre du projet « Alice », qui consiste à assister et renforcer les petites et moyennes entreprises (PME) à travers le soutien technique et la formation des formateurs. Selon cette institution mondiale, l'Ansej doit procéder à une évaluation globale des performances et de l'impact du dispositif, des retombées des programmes déployés en matière d'appui aux moyennes entreprises et aux jeunes entrepreneurs. Le Bit estime qu'au-delà des créations d'emploi, une analyse coût-avantages de l'Ansej et des institutions qui opèrent dans le développement de l'entreprenariat et du secteur privé doit se faire. « Un benchmarking entre les directions régionales et les bureaux des wilayas et un inventaire des expériences permettent d'apporter des ajustements et des restructurations dans le dispositif », relève le rapport du BIT qui insiste sur la nécessité de « lancer des enquêtes sur les besoins des entrepreneurs et leur niveau de satisfaction quant aux institutions et prestations dont ils auraient bénéficié ». Première piste tracée : la décentralisation qui permet, selon G'doura, consultant international, le développement de ce dispositif. Selon G'doura, les filières d'activité accordées dans ce cadre doivent répondre aux besoins et aux spécificités des régions. L'expert soutient également l'importance de revoir les mécanismes de financement en apportant plus de souplesse et de célérité. De son côté, Abdelhamid Zouaoui, secrétaire général de l'Ansej, a fait savoir que depuis la création de ce dispositif, 330.000 micro-entreprises ont été créées dont 5% se trouvent en difficulté. Toutefois, il a reconnu que les jeunes entrepreneurs qui sont confrontés à des problèmes, notamment de commercialisation et de manque de plan de charges, sont nombreux. « L'Etat a pris en charge ce problème en décidant de réserver 20% de son programme de développement aux PME », a-t-il dit, ajoutant que l'Ansej a également pris des mesures pour la création de projets efficaces et durables. « C'est dans ce cadre que nous avons créé des maisons d'entreprenariat au niveau des universités », a-t-il précisé, informant que des activités, telles que le transport, la boulangerie, ont été gelées pour inciter les jeunes à s'orienter vers des filières plus prometteuses. Concernant le projet « Alice », il y a lieu de souligner qu'il a touché trois wilayas pilotes, à savoir Tipasa, Tizi Ouzou et Sétif. Ce programme a permis la formation de 240 porteurs de projet et l'accompagnement de 280 entreprises. Les experts du BIT ont défini trois filières à développer pour apporter plus de dynamisme dans ces trois régions : l'artisanat pour la wilaya de Tizi Ouzou, le tourisme à Tipasa et la production de lait cru à Sétif.