L'événement organisé par le département d'Amara Benyounès regroupera les pouvoirs publics (chambres et directions du commerce, ports, douanes...), des opérateurs économiques, des experts et des représentants d'institutions internationales spécialisées. Il s'agit d'engager, lors de ces assises, un débat autour d'un volet important de l'économie nationale. La rencontre se tient alors qu'un projet de loi sur les opérations d'importation et d'exportation, avalisé en janvier dernier par le Conseil des ministres, est soumis au Parlement pour examen durant l'actuelle session de printemps. Si le monopole du commerce extérieur ne sera pas rétabli, le recours aux licences d'importation permettra de gérer d'une manière plus rationnelle et efficace le commerce extérieur d'autant que le montant de nos importations a connu une explosion. En 2014, les exportations algériennes globales ont atteint 62,95 mds dollars et les importations 58,33 mds de dollars, soit un excédent commercial de près de 4,6 mds de dollars. Selon les chiffres avancés par le ministre du Commerce, la facture des importations avoisinera les 60 milliards de dollars en 2015 dont 62% pour les matières premières et équipements. L'importation des produits alimentaires s'élèvera à 9,5 milliards de dollars. Rationaliser les dépenses Il est d'autant plus opportun d'engager cette réflexion que les pouvoirs publics veulent encourager les exportations hors hydrocarbures. Cette option est devenue une nécessité au regard de la chute des prix du pétrole et des besoins de financement du développement. Lors du conseil restreint des ministres, tenu en décembre dernier et consacré au marché pétrolier international et à ses retombées sur la démarche économique et sociale du pays, le président de la République avait chargé le gouvernement de veiller à la rationalisation des importations et à la diversification de l'économie nationale pour développer les exportations hors hydrocarbures. Le gouvernement a, depuis, annoncé son intention de rationaliser l'importation des véhicules. « L'importation des véhicules sera soumise aux licences d'importation à partir de 2016 », a annoncé récemment le ministre du Commerce en marge d'une visite au Salon de l'automobile. Vrais chantiers de partenariat Il s'agit, par ailleurs, de trouver les outils nécessaires pour « restructurer les politiques publiques afin de renforcer les résultats à l'exportation », explique-t-on auprès du ministère du Commerce. La politique tournée essentiellement vers l'importation a montré ses limites. A l'heure où le discours économique cherche à réhabiliter l'entreprise (publique ou privée) et le produit national, il est attendu de celle-ci de mieux s'intégrer aux rouages de l'économie mondiale. Depuis quelques mois, les opérateurs économiques affichent leur ambition de se déployer au niveau international, notamment sur les marchés africains. Il s'agit d'ouvrir avec les partenaires étrangers de vrais chantiers de partenariat en exploitant les convergences et complémentarités dans divers secteurs. A la veille de l'ultime démarche pour l'adhésion de l'Algérie à l'OMC dont le dossier d'accession pourrait être présenté lors de la 10e conférence ministérielle de cette organisation prévue en décembre prochain au Kenya, la réflexion autour du commerce extérieur est opportune et attendue.