Une conférence sur le commerce extérieur se tiendra, lundi et mardi à Alger, dans le but de recadrer la politique nationale pour la diversification des exportations qui est devenue une nécessité au regard de la chute des prix pétroliers et des besoins de financement du développement. Organisée par le ministère du Commerce, cette conférence, qui réunira l'ensemble des acteurs (pouvoirs publics, partenaires économiques et sociaux, experts..) et des représentants d'institutions internationales spécialisées, devra permettre d'identifier non seulement les actions à engager pour relancer les exportations hors-hydrocarbures mais aussi les mesures pour améliorer l'offre exportable. Il s'agit de trouver les outils nécessaires pour "restructurer les politiques publiques afin de renforcer les résultats à l'exportation'', explique-t-on auprès du ministère du Commerce. En effet, l'Algérie "demeure un acteur marginal du commerce international", observe la même source qui explique que cette situation est due à la faible diversité des structures de production et d'exportation, à la forte dépendance de l'économie algérienne aux hydrocarbures et à sa faible intégration aux chaînes de valeurs mondiales. Il s'agit également de lancer la réflexion sur une stratégie nationale de développement et de promotion des exportations hors hydrocarbures et assurer l'encadrement d'un commerce extérieur plus équilibré et mieux adapté aux spécificités nationales et aux mutations économiques et financières mondiales. Cette nouvelle politique doit s'appuyer, selon le ministère, sur un nombre d'actions de nature à assurer son efficacité, à savoir l'amélioration et le renforcement de la bonne gouvernance et de la transparence dans les opérations liées au commerce extérieur. La relance des activités productives en vue de constituer une offre exportable diversifiée et de qualité, la réorganisation et le renforcement des institutions d'encadrement et des instruments de promotion et d'appui aux exportations hors hydrocarbures figurent aussi parmi les actions envisagées par les pouvoirs publics pour réussir cette nouvelle vision. L'accent sera également mis, lors de cette rencontre, sur la nécessité de parachever les discussions économiques avec les institutions régionales et internationales telle que l'Organisation mondiale du commerce (OMC), et l'amélioration de l'environnement national et international des activités liées au commerce extérieur. Pour le ministère, la question de la diversification des exportations se pose aujourd'hui avec d'autant plus d'acuité que le marché pétrolier mondial s'oriente à la baisse, à un moment où les besoins de financement du développement économique et social explosent. Dans cette optique, la libéralisation de l'économie nationale, fondée, jusque-là, sur une approche ''techniciste'' axée sur l'élimination des obstacles à la liberté du commerce, doit désormais obéir à une approche politique basée sur la diversification et le rééquilibrage des échanges extérieurs, pour venir à bout des vulnérabilités actuelles, souligne le ministère. Cette vision privilégie le renforcement et la modernisation des capacités de production nationale afin de permettre aux entreprises de jouer un rôle plus actif dans le cadre de l'intégration de notre pays dans les espaces économique régionaux et mondiaux, ajoute-t-on. En outre, l'entrée en jeu du secteur privé et la constitution de partenariats public-privé s'avèrent indispensables pour exploiter les opportunités d'exportation qui se présentent. Pour ce qui concerne le mode d'organisation de cette conférence nationale, une session plénière sera tenue et sera accompagnée de trois ateliers thématiques. Ces ateliers débattront des thématiques portant, respectivement, sur la stratégie nationale basée sur la promotion des exportations hors-hydrocarbures, le renforcement des instruments d'appui et de promotion des exportations hors-hydrocarbures et l'amélioration de l'environnement national et international des entreprises activant dans le commerce extérieur. A rappeler que lors du conseil restreint, tenu en décembre dernier et consacré au marché pétrolier international et à ses retombées sur la démarche économique et sociale du pays, le Président de la République avait chargé le gouvernement de veiller à la rationalisation des importations et à la diversification de l'économie nationale pour développer les exportations hors hydrocarbures. Par ailleurs, un projet de loi sur les opérations d'importation et d'exportation, avalisé en janvier dernier par le Conseil des ministres, est soumis au Parlement pour examen durant cette session de printemps.