Le directeur général de l'administration pénitentiaire, Mokhtar Felioune, a appelé, jeudi dernier, depuis le centre de rééducation d'El Harrach, les détenus à profiter « de la chance qui leur est offerte » pour s'inscrire à l'enseignement général, tous cycles confondus, et à la formation professionnelle afin de pouvoir s'insérer dans la société à leur sortie. « La majorité des personnes incarcérées sont jeunes mais l'engouement aux études reste insuffisant malgré les mesures incitatives de l'Etat. Pourtant, chaque année, nous menons une campagne de sensibilisation pour les convaincre de l'intérêt de la formation », a indiqué Felioune. « C'est une erreur que de ne pas saisir cette opportunité », a-t-il encore dit, devant une nombreuse assistance réunie pour célébrer la Journée du savoir. « La prison a changé. Avant les réformes, elle était un lieu pour l'échange des mauvaises expériences mais avec le programme de formation, elle est devenue un espace pour la formation et la concurrence scientifique où des milliers d'inscrits sortent avec des diplômes ne comportant aucune mention relative à la prison », a souligné le premier responsable de l'administration pénitentiaire. Ils sont actuellement 79.000 détenus inscrits à l'échelle nationale, a-t-il fait savoir, dont 39.000 à l'enseignement général et 40.000 autres à la formation professionnelle. Chaque année, le nombre de candidats est en progression. Pour l'année 2014-2015, 850 inscrits ont été enregistrés tous cycles d'enseignement confondus. Il a ajouté que jusqu'à mars 2015, l'on a recensé 2.818 détenus inscrits aux épreuves du baccalauréat et 6.133 autres à l'examen du brevet de l'enseignement moyen. Le nombre de détenus inscrits à la formation professionnelle au centre de rééducation d'El Harrach a atteint 456 en 2015 alors que ceux inscrits à l'enseignement général dans les trois cycles est de 196. Felioune a affirmé que depuis l'instauration du système de l'enseignement et de la formation professionnelle au sein des établissements pénitentiaires en 2003, tous les détenus reçus aux examens de baccalauréat et du BEM n'ont pas récidivé à leur sortie. La cérémonie organisée à l'occasion de Youm el ilm au centre de rééducation d'El Harrach, a dévoilé les talents des détenus dans divers domaines (musique, poésie, dessin, théâtre, littérature). D'ailleurs, un concours en culture générale, dessin, histoire et éducation religieuse, dirigé par un jury, a sanctionné les meilleurs lauréats. La thématique essentielle avait trait à la Journée du savoir et au symbole de la connaissance en Algérie, le cheikh Abdelhamid Benbadis.