Abdelmadjid Tebboune, qui s'est attardé aux stands nationaux, publics et privés, des matériaux de construction, au salon du Batimatec, a exprimé la volonté des pouvoirs publics d'encourager la production nationale. Dans ses discussions avec les producteurs de céramique, de marbre et d'autres accessoires entrant dans le bâtiment, le ministre a expliqué que les besoins sont énormes eu égard aux nombreux projets lancé dans ce secteur. Pour ne prendre que celui de la Grande-Mosquée d'Alger, il y a « un besoin de deux millions de mètres carrés de céramiques à satisfaire ». Tebboune a insisté, cependant, sur « le respect de la qualité ». Les OPGI et l'ENPI (promoteur public) qui, à eux seuls, ont la charge de réaliser un programme de 50 à 60.000 logements, ne doivent plus s'approvisionner auprès des importateurs, mais plutôt des « unités de production nationales qui créent de l'emploi », insiste le ministre. En visitant, Dana Ceram, une entreprise créée dans le cadre de l'Ansej et qui postule pour des offres au niveau de la grande Mosquée d'Alger, Tebboune a donné l'exemple, en assurant cette dernière, qui fait de la céramique artistique, qu'elle sera appelée à participer aux offres du projet. Ceram, une entreprise spécialisée dans le revêtement intérieur, la réalisation et la restauration des monuments anciens, « a pris en charge des travaux de restauration à La Casbah ainsi que des vieilles bâtisses datant de l'époque ottomane », comme nous l'a expliqué Dana Seddoud, qui est chef de file d'un groupe de 20 céramistes et d'une trentaine d'artistes issus de l'Ecole des beaux-arts. Tebboune a également rendu visite au stand des sociétés EPIC chargées des nouvelles villes, à l'instar de Sidi Abdellah, Draâ Erich à Annaba, Ali Mendjelli à Constantine et Messerghine à Oran. Le ministre de l'Habitat s'est également rendu au groupe public Gica, spécialisé dans la production de ciment. Le groupe dispose de douze cimenteries et produit actuellement 11,5 millions de tonnes. Après la réception des projets en cours, Gica devra produire 23 millions de tonnes. « Le groupe a quatre unités en cours d'extension, plus trois autres nouvellement créées », signale son directeur de la communication, Yahia Benbia. En matière de ciment, il y a aussi le groupe Lafarge et les autres projets dont celui de la cimenterie de Biskra (Cilas ou Ciments Lafarge Souakri), monté en partenariat entre le groupe français et un privé national. Selon Abdenour Souakri, « l'unité, qui est détenue à 51 % par la partie algérienne, entrera en production en septembre prochain ». La cimenterie de Djamorah, à Biskra devra concourir à la satisfaction de la demande locale et résorber le déficit du marché national. Elle permettra aussi de lutter contre le chômage en créant 650 emplois. Les investisseurs dans ce créneau, contrairement aux autres secteurs où le profit est immédiat, sont rares, car « difficile et exigeant des moyens importants », avoue Souakri.