Photo : Makine F. La 6e édition du salon de l'agriculture saharienne se tiendra du 19 au 22 décembre à Biskra, considérée comme un exemple de réussite de l'agriculture algérienne au moment où les superficies traditionnelles, au nord du pays, consacrées à cette activité, se réduisent comme peau de chagrin, envahies par le béton. Ce sont là les propos des responsables de Krisalid Communication qui a l'habitude d'organiser ce type de manifestations. Elle a commencé d'abord à Ghardaïa et Ouargla ensuite, pour les deux dernières éditions, à Biskra où « la manifestation a été délocalisée à la demande des participants », selon M. Mustapha Chaouch. Ce dernier explique que le salon connaît une forte demande de régionalisation puisqu'il est prévu que des pays du Sahel, dont « les terres ont les mêmes caractéristiques » au plan climatique, ont émis le vœu d'être partie prenante. Ils auront ainsi, dit-on, l'occasion de faire entre eux « un échange de techniques culturales spécifiques ». Le salon déjà suscite un engouement puisque rien que depuis la dernière édition, « la participation est passée de 33 exposants à 54 », ajoute M. Chaouch, directeur de l'agence Krisalid. De plus, au-delà de la prise de conscience de « l'importance stratégique du développement de l'agriculture dans les zones arides et semi-arides » par les pouvoirs publics, cette continuité est un signe révélateur que « la manifestation s'inscrit dans la pérennité », ajoutent les organisateurs. A cet effet, côté institutions, 13 organismes versés dans la recherche et la formation seront présents pour vulgariser, expliquer les dispositifs de soutien mis en place, conseiller sur les choix des techniques les mieux adaptées aux cultures projetées…Pour le reste, on compte 28 opérateurs, dont des importateurs de matériel, distributeurs d'intrants. Deux viendront de Belgique et d'Espagne. CINQ FOIS PLUS DE RENDEMENT À L'HECTARE POUR LES CEREALES ET LA POMME DE TERRE Le choix de Biskra n'est pas fortuit, pour ce type d'évènement, il y a autant d'expériences intéressantes, par le biais de la mise en valeur qui méritent d'être citées. Ainsi, outre la datte, la région des Zibans a su se spécialiser dans le maraîchage où la plasticulture, la méthode d'irrigation par le système dit goutte-à-goutte ont donné des résultats encourageants et où « les terres sont généreuses » aussi, souligne un expert. Ce dernier parle de la possibilité de réaliser « cinq fois plus de rendement » en matière de céréales et de pomme de terre, témoigne-t-il.Il n'est pas inutile de rappeler que des agriculteurs de la région ont pu décrocher, ces dernières années, des contrats d'exportation de leurs produits dont la courgette sur la France et ce à raison de 9 euros le kg « au moment où son prix ne dépassait pas les 12 DA sur le marché local », a reconnu un ex-cadre du ministère de l'Agriculture. Comme quoi, ce ne sont pas uniquement les dattes qui font la renommée de l'agriculture saharienne algérienne. Et les opportunités ne manquent pas.Pour revenir au salon, les organisateurs ont programmé, parallèlement à l'exposition, des journées d'études et de débats, les 20 et 21 décembre, sur des thèmes spécifiques aux zones arides et semi-arides. Ce sont en tout 19 communications qui sont proposées sur le palmier-dattier, la culture de la luzerne, du maïs, l'élevage bovin et laitier, l'irrigation… En outre, des séances de promotion et de préservation du patrimoine local étofferont le menu, en guise d'animation. Ainsi, les saveurs du terroir, un des coins préparés par les organisateurs, permettra de goûter à certains plats typiquement locaux. Les métiers perdus seront, eux aussi, à l'honneur, et surtout encouragés, tel celui des traditionnels grimpeurs qui taillaient le palmier ou suivaient sa pollinisation.