Acteur et producteur de cinéma, Nordine Boussouf, que les téléspectateurs ont pris l'habitude ces dernières années de retrouver dans les feuilletons algériens diffusés durant le mois de Ramadhan, a interprété des rôles importants dans « Dalil » en 2011, « Asrar elmadi » en 2013, « Asrar elmadi 2 » en 2014. Il revient cette année dans « Hob fi qafass el ittiham ». Dans cet entretien, Boussouf, dont la vie est partagée entre l'Algérie et les Etats-Unis où il réside aussi, nous parle de son quotidien durant ce mois sacré tout en dressant un comparatif entre jeûner au bled et à l'étranger. Que signifie pour vous le mois de Ramadhan ? C'est la même signification pour tout le monde musulman, c'est-à-dire un mois de prière, de piété, de recueillement, de pensée à son prochain. Tout musulman doit profiter de ce mois sacré pour se rapprocher le plus possible de Dieu à travers des actes de bienfaisance. C'est un mois où tout musulman doit se remettre en question pour repartir de plus belle avec un bien meilleur état d'esprit sur le plan spirituel. Décrivez-nous votre quotidien et quel est votre programme idéal durant ce mois sacré ? Ce sont des journées qui se ressemblent et que j'apprécie car elles ont leur spécificité contrairement à celles des autres mois. Lors du mois de Ramadhan, l'emploi du temps change et nos habitudes avec. Le café, par exemple, qu'on a l'habitude de prendre le matin, on le boit dans la soirée, les rendez-vous qu'on a avec les amis et autres dans la journée sont décalés le soir après le f'tour, idem pour les visites familiales et autres sorties qui se font également en nocturne. C'est ce qui fait que nos repères ne sont plus les mêmes le mois de Ramadhan. Pour ma part, je passe des nuits blanches et j'aime bien être solitaire. Vous qui résidez aux Etats-Unis, avez-vous déjà passé le Ramadhan dans ce pays et que pourriez-vous nous dire à ce sujet ? Effectivement, j'ai eu l'occasion de passer plusieurs fois le mois sacré aux Etats-Unis, plus précisément à Las Vegas et à Miami. Je peux dire qu'hormis notre propre environnement à la maison avec ma petite famille pour créer cette ambiance spécial Ramadhan bien de chez nous, il n'y a pas de points communs. Quand on vit dans un pays étranger, ce n'est pas à nous d'imposer nos habitudes, c'est à nous de nous adapter au mode de vie du pays d'accueil. C'est une règle universelle. Et comment créez-vous cette ambiance spécial Ramadhan à Las Vegas ou à Miami ? En dehors de chez moi, j'essaie de me rapprocher de la communauté musulmane de ces deux villes. On se retrouve généralement à la mosquée, pour les prières, les prêches et l'entraide, selon les préceptes de l'Islam. Une fois à la maison, je retrouve quelque peu cette ambiance du bled avec notamment la gastronomie algérienne, puisque quand je suis à l'étranger, mon épouse est toujours à mes côtés, sans oublier la boisson Hamoud Boualem qui est disponible à Las Vegas. Contrairement à celles du pays, les veillées ramadhanesques aux Etats-Unis n'existent pas et c'est ça qui fait la différence. Qu'est-ce que vous réclamez le plus pour le f'tour ? Je ne suis pas trop exigeant, car je ne suis pas un grand mangeur. Je me contente de l'incontournable chorba, l'omniprésent bourek et l'inconditionnel Hamoud Boualem. Ma tasse de café et ma cigarette sont également indispensables. Pour le reste, c'est facultatif. La télévision nationale diffuse depuis quelques années au cours des soirées de Ramadhan les feuilletons dans lesquels vous aviez joué. Vous arrive-t-il de les suivre et revoir vos prestations ? Oui, cela m'arrive de le faire et ça me permet de faire mon autocritique. Nous tentons de proposer aux téléspectateurs algériens un travail qualitatif pour le satisfaire, car sans eux, toute cette panoplie d'acteurs, d'artistes et autres n'est rien. Je profite de cette aubaine pour leur dire, je vous aime et Ramadhan karim. Avez-vous quelque chose de spécial que vous aimez faire durant ce mois ? Non, pas spécialement. Mes journées sont ordinaires et cela me permet de me reposer et de me ressourcer. Vous savez, quand on sort de six ou huit mois de tournage, il faut savoir récupérer ses forces pour s'attaquer à autre chose. Donc, je profite de ce mois pour lire des scénarios et me préparer pour mon prochain rôle dans un film de cinéma qui doit débuter après le Ramadhan. Le mois de carême vous affecte-t-il comme pour certains qui attribuent leur mauvaise humeur au jeûne ? Non, pas du tout. Quand je jeûne, je me sens très bien dans ma peau. Mais comme je suis quelque peu impulsif, j'évite de sortir pour éviter les tracasseries et jeûner correctement. Le comportement négatif qu'on constate dans la rue est dû à mon avis au manque d'éducation dont souffre notre société. J'espère que les mentalités changeront, les esprits seront assainis et le bon-vivre régnera davantage dans notre cher pays. Je souhaite Ramadhan karim à tous les Algériens et tous les musulmans du monde entier et Aïd moubarak.