• 15 promoteurs immobiliers inscrits sur une liste noire. Si la bataille de la quantité est déjà gagnée en matière de construction de logements, il est temps de doubler d'effort pour assurer celle relative à la qualité. Pour y arriver, les entreprises intervenantes dans le secteur doivent faire preuve d'efficacité et de savoir-faire. C'est l'une des instructions qu'a donnée, hier, le ministre de l'Habitat et de l'Urbanisme, M. Noureddine Moussa, aux promoteurs adhérents au Fonds de garantie et de caution mutuelle de la promotion immobilière (FGCMPI) qui ont assisté aux travaux de la 8e assemblée générale de cette organisation. En soulevant cette préoccupation, le ministre a fait savoir que sur les 31 800 entreprises soumissionnées pour les marchés publics dans le domaine de la construction, 16 000 sont classées dans le niveau 1. Plus explicite, il précise que les entreprises sont classées dans des catégories allant de 1 à 9 selon leur performance. 400 entreprises seulement sont classées entre 5 et 9 d'autant qu'elles disposent de moyens matériels considérables. « Nous avons besoin des entreprises capables de réaliser des grands projets», a souligné le ministre. Revenant aux promoteurs immobiliers, le premier responsable du secteur a déploré l'anarchie qui entache cette activité. Il n'est pas allé avec le dos de la cuillère pour tirer à boulets rouges sur certains promoteurs immobiliers, sans citer de nom. Sur la lancée, il a fait savoir que sur les 24 889 promoteurs immobiliers enregistrés au registre du commerce dont 322 étrangers issus de 14 pays, seulement 2000 exercent réellement dont 1410 sont adhérents au-dit fonds de garantie. 15 promoteurs sont inscrits sur une liste noire, a-t-il noté. C'est la raison pour laquelle un projet de loi sur la promotion immobilière a été initié. Il est d'ailleurs en discussion au niveau de la Commission de l'habitat, de l'hydraulique et de l'urbanisme à l'APN. Une fois mise en œuvre, cette loi mettra en place des dispositifs à même de consolider le tissu urbain existant et promouvoir les nouveaux projets à réaliser. Dans ce cadre, le ministre a indiqué que parmi les 2 millions de logements prévus pour le quinquennat 2010-2014, 240 000 unités sont inscrites dans la catégorie du promotionnel aidé. Il y a déjà 400 000 du même type qui est en cours de réalisation. Le projet de loi définit les responsabilités comme il comporte des dispositifs pour l'assainissement du secteur. Seulement les bons promoteurs seront gardés, souligne le ministre. Le projet de loi préconise la création d'un conseil d'ordre des promoteurs. Ces derniers seront soumis à un agrément délivré par le ministère de l'Habitat et de l'Urbanisme et seront également obligés à adhérer au FGCMPI. En vertu de cette loi, les promoteurs immobiliers seront aussi dans l'obligation d'assurer la gestion du la copropriété pendant deux années. Et pour mettre fin à la spéculation sur les prix des logements promotionnels, la loi prévoit de créer un dispositif de contrôle pour assurer les intérêts des souscripteurs aux logements ainsi que leur solvabilité. Selon le ministre, les architectes comme les bureaux d'études doivent eux aussi réorganiser leur activité et que chacun agisse dans le domaine de ses compétences. Profitant de cette occasion, M. Moussa leur a lancé un appel en leur demandant de se constituer en groupement et de s'organiser en entreprise pluridisciplinaire. BILAN DU FGCMPI : 110 MILLIARDS DE DA DE GARANTIS ACCORDES EN 10 ANS Le directeur général du FGCMPI, M. Mouloud Dehem, a souligné que les garanties accordées sont en croissance. Le fonds a réalisé, selon lui, un excédent de 650 millions de DA en 2009. Durant cet exercice, il s'est porté garant pour le lancement de 3060 projets ayant permis la construction de 228 000 logements, totalisant une surface de plus de 390 000 m2. En dix ans d'activité, le fonds a couvert un montant global de garanties dépassant les 110 milliards de DA. Pour ce qui est des adhésions du FGCMPI, parmi ses 1410 membres il compte 1100 promoteurs privés dont 8 étrangers. Le président du bureau de l'assemblée générale du fonds, M. Belkacem Belhadj, a pour sa part soulevé le manque de ressources financières et de matériaux de construction, ainsi que la rareté des assiettes foncières. UNE CLOSE POUR AUGMENTER 20% DU MONTANT INITIAL DU PRIX DU LOGEMENT M. M'hamed Sahraoui, promoteur immobilier et président du conseil de l'administration du FGCMPI a souligné que le projet de loi sur la promotion immobilière prévoit une close permettant d'augmenter 20 % du montant initial dans le cadre de la révision des prix, alors que la loi en exécution actuellement ne tolère que 10 %. «Le projet de loi autorise une augmentation à condition qu'elle soit justifiée et qu'elle obéit à une logique. Elle est valable pour tout type de projet surtout le social et le logement aidé. Pour le promotionnel privé, les prix sont fixés selon l'offre et la demande».