M. Antonio Guterres, le Haut commissaire des Nations unies pour les réfugiés, est depuis hier dans les camps de réfugiés du 27-Février, à Tindouf, pour avoir une vision personnelle directe de la situation des 165.000 Sahraouis quasiment «oubliés» par la communauté internationale : un appel d'environ 6 millions de dollars lancé par l'organisme onusien en juillet pour assister ces réfugiés, seuls 2,66 millions de dollars ont été fournis. C'est la deuxième visite d'un patron du HCR après celle de Saddrudin Aga Khan, en 1976. Elle revêt une importance particulière pour les Sahraouis. Ils y voient, au moment où tout le monde parle de la relance des pourparlers de paix entre le Maroc et le Polisario, un besoin manifeste des Nations unies de trouver une solution juste et définitive au plus vieux conflit d'Afrique. «Nous n'avons jamais de solution humanitaire pour des problèmes humanitaires. Les solutions sont toujours politiques», déclare le Haut commissaire, qui a, du temps où il était Premier ministre du Portugal (1996-2000), mené une campagne internationale pour l'indépendance du Timor oriental. M. Antonio Guterres, qui a, dans son agenda, des rencontres avec les responsables sahraouis, dont le Premier ministre Abdelkader Taleb Omar, et le Président Mohamed Abdelaziz, des visites aux structures humanitaires relevant de son commissariat, pour rencontrer les représentants d'organisations internationales et une tournée au camp de réfugiés de Smara pour des entretiens avec les responsables du Croissant-Rouge sahraoui, pense pouvoir «exprimer en ce mois de ramadhan» la solidarité du HCR aux «réfugiés» et collceter des «informations» qui lui permettront d'«attirer l'attention de la communauté internationale sur le drame des réfugiés sahraouis», qui perdure depuis 1975. «Nous voulons discuter avec les Sahraouis de la meilleure façon de répondre à leurs véritables besoins» et «voir comment nous pouvons réorganiser notre activité», dit-il. M. Antonio Guterres, qui a été reçu à Alger par le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, et le ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines, Abdelkader Messahel, a salué «la générosité de l'Etat algérien qui a accordé la protection aux réfugiés sahraouis pendant une si longue période». Il se rendra après à Tindouf, Rabat et au Sahara occupé où les «Ahmedou Ould Souilem» tenteront de remettre sur le tapis la question du nombre de réfugiés pour éluder le vrai problème : le droit d'un peuple à disposer de lui-même.