L'écrivain et romancier algérien, Rachid Boudjedra a estimé, lundi dans une déclaration à l'APS, que le cinéma arabe vit "une crise de scénario". M. Boudjedra a déclaré, en marge du Festival international du film arabe qui se poursuit pour la cinquième journée consécutive à Oran, que le manque d'intérêt pour le scénario dans la production cinématographique arabe, ces derniers temps, a mené à l'échec des films du point de vue contenu et interprétation. Il a qualifié "d'erreur flagrante" le désintérêt de beaucoup de réalisateurs pour le scénario romancier qui est remplacé par ''l'improvisation de scénaristes non professionnels''. L'écrivain algérien a souligné dans ce même ordre d'idées que l'intérêt porté à la production quantitative et rapide et la domination de l'aspect commercial constitue une entrave au développement du cinéma arabe. Il a fait remarquer, par ailleurs, que des jeunes réalisateurs dans le monde arabe ont abandonné le texte sérieux et le scénario en adoptant des "contenus superficiels", ce qui a eu des répercussions sur le rendement cinématographique et la qualité, comme c'est le cas de films que le public n'a pas apprécié. Le monde arabe, a-t-il poursuivi, recèle une richesse inestimable en matière de littérature romancière considérée comme matière première pour toute production cinématographique performante sur les plans qualitatif et quantitatif, en ajoutant que le scénario est le fondement de la production du film et de sa réussite. M. Boudjedra, qui préside le jury des longs-métrages en compétition au 4e Festival international du film arabe à Oran, a appelé en outre à concentrer les efforts sur l'investissement dans les romans et les récits et à la créativité dans les œuvres cinématographiques. Il a insisté, dans ce sens, sur la nécessité de réactiver les comités de lecture de scénarios et leurs rôles quant à l'orientation des œuvres cinématographiques et de renforcer les consultants artistiques et la formation des chargés de ces missions.