Après leur rencontre avec le gouvernement, les walis sont passés à l'action dans leurs collectivités respectives. Surtout en matière d'encouragement des projets d'investissement. Ici et là des réunions se tiennent avec les porteurs de projets, les directeurs exécutifs de wilaya, les chefs de daïra et les présidents d'APC autour des conditions de relance de projets en souffrance. Et des facilitations à accorder aux potentiels opérateurs. Il en est ainsi de Bejaïa, d'Oran, de Constantine ou encore de Jijel dont les walis sont descendus cette semaine dans l'arène pour secouer le cocotier. À Bejaïa, le wali s'est enquis auprès des acteurs concernés de l'état d'avancement des 83 projets d'investissement accordés dans le cadre du Calpiref (Comité d'assistance à la localisation et la promotion des investissements et de la régulation du foncier). Il a demandé à ses interlocuteurs de lever toute entrave pouvant retarder leur réalisation et fait montre de la disponibilité des représentants locaux de l'Etat à accompagner ceux qui veulent implanter des projets d'investissement. Zitouni Ould Salah a instruit expressément les directeurs exécutifs, notamment des domaines, de l'industrie, du tourisme, de l'urbanisme, des forêts et de l'hydraulique, à l'effet de faciliter la tâche aux opérateurs en étudiant leurs dossiers avec célérité. Et de délivrer les autorisations nécessaires à la concrétisation des projets. À Jijel, le wali, Larbi Mezroug, a haussé le ton devant le retard accusé par nombre de projets. Lors d'une réunion qui a regroupé les P/APC et les investisseurs, il a mis en garde ceux parmi ces derniers ayant obtenu des terrains conformément à leur demande, mais qui tardent à lancer leurs chantiers. Un délai de six mois a été accordé aux retardataires sous peine de se voir retirer l'agrément. Au cours de cette séance de travail à laquelle ont pris part 137 opérateurs pour autant de dossiers acceptés depuis 2011, il a été souligné que seulement 6 ou 7 projets ont réellement démarré. Le wali, s'appuyant sur les dernières recommandations de la rencontre de ses pairs avec le gouvernement, a rappelé à l'assistance que la nouvelle donne est de stimuler l'investissement, à charge pour l'administration de faciliter le travail mais aussi aux opérateurs d'aller jusqu'au bout de leurs engagements pour lesquels ils auraient obtenu des avantages. Les projets retenus à Jijel concernent principalement les créneaux du tourisme, de l'agroalimentaire, de la promotion immobilière pour un investissement global de 75 milliards de dinars avec, à la clé, la création de 14.158 emplois. Constantine qui s'est auréolée du statut de « capitale de la culture arabe 2015 » a bénéficié de projets liés à l'événement. Il semble que certains d'entre eux connaissent un retard inexpliqué. Au cours d'une visite d'inspection sur les chantiers en question, le wali, Hocine Ouadah, contrarié par cet état de fait, a menacé de remercier les responsables des structures coupables de « manquements ». Les ministères de tutelle, desquels dépendent ces responsables, sont informés de la décision relative aux changements projetés. « Constantine ne saurait rester l'otage des incompétents qui mettent en échec les projets de développement conséquents dont a bénéficié cette wilaya », a fulminé le wali. À Oran, c'est le nettoiement qui a retenu l'attention dans le cadre du lancement de la vaste opération au niveau du grand projet urbain (GPU), regroupant les communes d'Oran, Bir El Djir, Sidi Chahmi et d'Es-Sénia. Le wali a demandé aux responsables locaux de faire preuve de rigueur pour en finir avec les points noirs qui enlaidissent les quartiers et les villes. Blida a la même préoccupation de l'hygiène publique. Son premier responsable, Abdelkader Bouazgui, a décidé de lancer un plan d'urgence de nettoyage de l'environnement, des cités populaires et des rues. On le voit, l'ordre des priorités est différent mais tous les walis semblent être imprégnés d'un nouvel agenda dans l'exécution de leurs tâches. Normal, puisqu'ils sont désormais soumis à une forme de contrat de performance pour lequel ils rendront des comptes à l'occasion de rencontres régionales préparatoires à la réunion annuelle avec le gouvernement. Le directeur des finances locales au ministère de l'Intérieur, Azzeddine Kerri, a rappelé lundi dernier, dans la continuité de la réunion avec l'exécutif, qu'il est temps que les collectivités locales deviennent un vrai moteur de création de richesse et d'emploi à travers la promotion de l'investissement local. Les mesures prévues par la LFC 2015 en matière de renforcement des ressources financières et des prérogatives des collectivités, l'allègement des décisions relatives à l'octroi du foncier industriel, la réduction du taux de la taxe sur l'activité professionnelle (TAP) pour les activités de production et l'institution de la solidarité financière inter-collectivités locales de la wilaya...les placent à l'avant-garde de la nouvelle approche socioéconomique prônée. Saïd C.