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«Enserrer les problèmes pour une solution adéquate progressive...» Le ministre de l'Intérieur Daho Ould Kablia à l'adresse des 15 walis de l'Est à Constantine
Photo : Riad De notre correspondant à Constantine Nasser Hannachi
L'éradication des marchés informels, les entraves liées à l'investissement local, l'hygiène dans les villes et le logement ont été hier au centre de la rencontre du ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, M. Daho Ould Kablia, et les 15 walis de l'Est, à Constantine. Une rencontre qui s'est déroulée au niveau de l'ancien siège de la wilaya Souidani Boudjemaâ. Une séance qui s'inscrit dans le contexte des orientations du président de la République, émises lors du dernier Conseil des ministres, dont le mot d'ordre est l'amélioration des structures sociales et économiques. «Nous allons arrêter les premières mesures qui seront affinées par une coordinationinterministérielle active», devait souligner le ministre avant de lancer un message clair aux responsables des villes : «Vous êtes les représentants de l'Etat certes, mais vous êtes également les représentants de chacun des ministres à qui vous devez des réponses aux questions relevant de son secteur.» Le conclave qui a vu la participation des ministres du Commerce, de l'Investissement, de l'Agriculture et du directeur général de la Sûreté nationale, s'est attaqué aux actions en cours «dites immédiates», notamment, l'éradication des marchés informels. Dans ce contexte M. Ould Kablia a fait sortir les statistiques, en se targuant des démarches entreprises pour neutraliser ce fléau nuisible à l'économie nationale tout en appelant les walis, après s'être enquis des bilans relatifs à cette opération dans les circonscriptions de l'Est, à faire preuve d'engagement concret envers les jeunes. «Un recensement fait état de 70 613 activants dans le réseau de l'informel. L'opération d'éradication doit se poursuivre», a insisté le ministre de l'Intérieur en mettant en relief la réaction positive des commerçants légaux. Pour rassurer sur le redéploiement de l'activité, le même intervenant révèlera que des mesures sont prises avec l'implantation de marchés de proximité, la réalisation et l'attribution de locaux par les communes. Sur ce dernier point on apprend que, sur les 11 500 locaux en cours, près de 8 000 seulement étaient livrés, le reste n'a pas été lancé faute d'assiette. «Le montant financier destiné à ces espaces restés en suspens est injecté pour la réalisation de structures légères mobiles.» Un autre point de l'ordre du jour, la promotion de l'investissement, a été débattu avec intensité par les walis et par M. Rahmani. Les activités de la Commission d'assistance locale pour la promotion de l'investissement et de la régulation foncière (Calpiref) ont été épluchées. Là aussi il est demandé aux chefs des exécutifs d'augmenter le rythme pour favoriser un climat propice à l'investissement.On n'affecte pas un maximum de foncier aux opérateurs qui en utilisent le minimum ! Sans y aller avec le manche de la cuillère, le responsable insistera sur une chose capitale : «Il est impossible d'accorder des surfaces trop importantes aux personnes qui demandent le maximum pour qu'ensuite elles utilisent le minimum et commercialisent la superficie restante de l'assiette.» A ce jour, à l'échelle nationale, on dénombre 13 807 dossiers déposés au niveau des Calpiref, engendrant une bagatelle de 3 467 milliards de dinars pour une superficie de 5 823 hectares. Une fois entérinés, les projets génèreront plus de 188 000 emplois directs. Toutefois, la réalité illustre que seulement 14% des projets ont été retenus, soit 3 879 dossiers avalisés. Le reste est en examen, révèle le ministre de l'Intérieur en appelant à plus de célérité dans le traitement. A titre d'exemple la wilaya de Constantine totalise 523 dossiers, dont 367 retenus pour une superficie foncière de 159 hectares. Le wali de Constantine alerte sur la situation mi-figue mi-raisin du foncier qui prévaut. «Le secteur industriel fonctionne avec 55% de son potentiel foncier. Les 45% de surface affectées sont gelées depuis des années. Leurs propriétaires sont connus sur papier seulement…» Il va sans dire qu'un vaste chantier d'assainissement va être mis en œuvre avec le concours de l'administration centrale qui prône des mises en demeure avant d'entreprendre des actions plus rigoureuses. Pour sa part le ministre de l'Industrie M. Chérif Rahmani a insisté et insistera d'ailleurs sur le foncier car «il constitue le noyau de l'investissement pour chaque contrée». Il brossera un tableau sur la disproportion des capacités foncières existantes dans chaque wilaya tout en admettant «une positivité» dans les indicateurs liés à l'investissement propre à chaque région de l'Est, compte tenu des lectures débitées par les walis. «65% des investissements sont soit enregistrés dans les Hauts-Plateaux en Algérie profonde». Aussi 50% des projets sont portés vers l'industrie. C'est une bonne option pour le marché local. «La nouvelle vision du président de la République est la proximité et le service public, la deuxième l'emploi et la création de richesse et cette vision devra être traduite à l'échelle locale», avisera le nouveau ministre de l'Industrie appelant les responsables à changer de mentalité pour gérer l'investissement. «Chaque wali doit apporter une perspective pour concourir à l'implantation de nouveaux projets. C'est une démarche importante, sans quoi l'investissent ne réussira pas. «Un schéma directeur de wilaya sur les potentialités est plus que requis pour entrevoir des projets allant de concert avec les spécificités de chaque wilaya» insiste M. Rahmani. Et de préciser : «En amont l'assainissement du foncier est une étape primordiale. A l'Est 4 000 dossiers sont à l'étude.» Plaçant l'industrie productive au cœur des préoccupations de Bouteflika et de la donne économique actuelle, il a insisté sur les priorités. Ceci dit les walis sont avisés sur au moins trois paramètres majeurs : projets industriels, création d'emplois et couverture du marché local. Plus pragmatique, Rahmani exige une banque de données globale sur les capacités du foncier à l'Est (et cela est valable pour le Centre et l'Ouest) afin d'en tirer le maximum en matière de réalisation. En clair sans déperdition du moindre mètre carré. Notons enfin que le ministre de l'Intérieur bouclera sa troisième réunion à l'Ouest pour le même ordre du jour. N. H.
Pour des largesses d'activités commerciales : casier judiciaire allégé pour le «délit mineur» Du nouveau pour les repris de justice activant dans les marchés informels. En matière d'insertion professionnelle, Ould Kablia, en répondant à un wali qui lui posait la problématique relevant du casier judiciaire demandée à cette frange pour l'élaboration du registre du commerce, a révélé que des amendements sont en voie de finalisation. Des délits «mineurs» pourraient ainsi être tolérés et ne constitueraient pas un handicap à la confection du registre du commerce. Cependant le numéro un de l'Intérieur se montre intransigeant envers les narcotrafiquants et notamment contre le blanchiment d'argent. «Celui qui œuvre dans l'informel le restera même si on l'introduit dans le formel», a-t-il lâché. Du moins la future mesure d'alléger le casier judiciaire concerne les jeunes délinquants pour leur donner une seconde chance. Sur un autre registre le ministre a révélé la régulation des parkings sauvages qui génèrent des dépassements de jour en jour. Ainsi des jeunes seraient recensés auprès des commissariats pour obtenir des badges afin de ne pas embrouiller davantage cette situation chaotique de stationnement.