Il y a quelques jours se tenait à Las Vegas (Nevada, USA) la convention CTIA Super Mobility Show, qui réunit pendant trois jours des professionnels des télécoms, les opérateurs et une large représentation américaine et internationale des métiers et acteurs de la mobilité. Situé à mi-chemin sur le calendrier entre le Mobile World Congress de Barcelone (février) et le CES (janvier, lui aussi à Las Vegas), le CTIA est davantage un forum orienté BtoB destiné à présenter l'état du marché dans la mobilité qu'une place pour découvrir les futures innovations grand public. On ne peut envisager sérieusement aujourd'hui un salon sur la mobilité sans qu'une large part soit faite aux objets connectés et aux innovations numériques dans l'automobile. Si aucun constructeur automobile n'était officiellement présent sur le CTIA, nombre d'entre eux étaient représentés indirectement par différents équipementiers proposant des dispositifs destinés à améliorer la connectivité des voitures, voire même de transformer en voiture connectée un modèle ancien qui ne l'est pas. Ainsi on retiendra que le gagnant des CTIA Awards dans la catégorie Connected Car est Splitscnd, un petit module de la taille d'un Coyote, qui se branche simplement sur la prise allume-cigare de la voiture, et qui détecte les chocs et envoie automatiquement un appel au centre de secours le plus proche en cas d'accident. Le module est entièrement autonome puisqu'il intègre une connexion cellulaire, un GPS, un accéléromètre, un micro, un haut-parleur et un gros bouton d'urgence. Autre modules en vedette sur le CTIA : des dispositifs transformant n'importe-quelle voiture d'après 1996, donc équipée d'une prise diagnostic à la norme OBD II, en hotspot WiFi. Un module spécifique proposé par ZTE sera commercialisé par AT&T et permettra d'accéder au réseau 4G LTE de l'opérateur. L'appareil s'active automatiquement quand la voiture démarre sans intervention manuelle et peut alimenter jusqu'à 5 appareils en WiFi. Il est fourni gratuitement avec un abonnement de deux ans ou vendu 100 euros sans abonnement. On peut cependant s'interroger sur la nécessité que celui-ci soit branché sur le port OBD II quand on sait que des modules similaires existent et fonctionnent simplement sur la prise allume-cigare de la voiture, comme par exemple chez nous l'Airbox d'Orange, qui de surcroit permet 10 connexions simultanées. Un peu intrusif le module AT&T si vous voulez mon avis, quand on sait que la prise ODB II fournit de nombreux renseignements sur la conduite... Dans le même esprit, le module de Geotab, qui fonctionne sur une logique de market place sur laquelle les développeurs peuvent proposer leurs créations afin d'animer un écosystème pour fournir des fonctionnalités connectées aux véhicules. Concernant les objets connectés hors automobile, il était surtout question de technologies et de réseaux, avec certaines questions récurrentes sur les capacités des infrastructures actuelles à monter en puissance rapidement avec la déferlante promise de l'Internet des objets, ou encore les standards à adopter pour que tout ce petit monde puisse communiquer et rester interopérable. On retiendra quand même, parmi les nombreuses innovations présentées, GreenIQ, une startup qui propose son Smart Garden Hub, un module intelligent et connecté à une application, qui peut gérer l'arrosage d'un lieu de façon optimale en se fondant sur les prévisions météo « hyper-locales » auxquelles il est connecté. Le dispositif, déjà commercialisé auprès du grand public (249 euros), peut être connecté aux capteurs de Parrot, Netatmo ou encore Koubachi, et promet une économie de 50% sur la consommation d'eau. La prochaine version du Smart Garden Hub, prévue pour fin 2015, sera dotée d'une connectivité 3G pour les cas où il se trouve en-dehors du champ d'un réseau WiFi.