L'opposition veut renverser le Premier ministre, cheikh Nasser Mohammad al-Ahmad Al-Sabah, un neveu de l'émir, coupable, selon elle, d'atteinte aux libertés publiques, à la démocratie et à la Constitution. Dix députés ont déposé une motion de censure dite de «non-coopération» à l'issue d'une séance marathon de huit heures pendant laquelle les députés Mussallam al-Barrak, Jamaan al-Harbash et Saleh al-Mulla, qui représentent les trois principaux courants de l'opposition libérale, islamiste et nationaliste au Parlement, avec le soutien d'au moins 17 autres députés, ont interrogé à huis clos le Premier ministre. Principal reproche : la police a réprimé durement le 8 décembre un rassemblement de l'opposition qui dénonçait un «complot du gouvernement» pour amender la Constitution de 1962 et restreindre les libertés publiques. Selon Jassem al-Khorafi, le président du Parlement, le vote se tiendra le 5 janvier. C'est la deuxième fois que cheikh Nasser est auditionné par le Parlement. En décembre 2009, il avait été interrogé pour des accusations de corruption. Pour être adoptée, la motion doit recueillir au moins 25 voix parmi les 50 députés. Seuls 35 députés pourront voter. Les 15 membres du gouvernement et également députés ne sont pas autorisés à participer. Comme l'opposition compte 20 députés, l'émir, cheikh Sabah al-Ahmad Al-Sabah, n'aura ni le souci d'élections anticipées ni celui du limogeage de son neveu qui est à la tête du gouvernement depuis mai 2006 malgré la dissolution du Parlement à trois reprises et la formation de six Exécutifs. Fait nouveau : l'opposition qui a opté pour le gilet orange avec slogans «Voter la confiance au gouvernement, c'est se déshonorer» et «Unité nationale, gouvernement populaire !», a appelé à sa rescousse des centaines de personnes.