Dans une conférence de presse donnée, jeudi dernier, à Alger, dans le cadre du 20e Sila , la ministre française de la Culture, Fleur Pellerin, a déclaré que sa visite en Algérie, « que j'estime extrêmement positive et fructueuse, s'inscrit dans le cadre d'une série d'échanges politiques, culturels, diplomatiques, de haut niveau, materialisés par les visites récentes de Ségolène Royal et Nadjet Vallaud Belkacem, et qui ont fait suite à celle du président de la République, François Hollande, en juin dernier ». « Nous sommes dans une période d'échanges extrêmement denses entre les deux pays, dit-elle, et pour moi il était absolument indispensable que ces échanges aient une dimension culturelle très importante ». Mme Pellerin considère que la culture est essentielle pour favoriser la compréhension et la connaissance des peuples et qu'elle peut jouer un rôle à la fois pour rapprocher et permettre de construire ensemble des perspectives d'avenir. « Au nom du gouvernement français, j'étais aussi en Algérie pour remercier le gouvernement algérien de nous avoir permis d'avoir une place d'invité d'honneur à ce salon », affirme-t-elle, ajoutant que « nous sommes présents avec une délégation d'éditeurs, d'auteurs et professionnels du livre. Cette délégation montre, par sa qualité, l'importance que la France accorde à cette invitation. J'ai eu l'occasion d'échanger à la fois avec le Premier ministre, le ministre de la Communication et le ministre de la Culture, sur la feuille de route que nous fixons, en matière de coopération culturelle. » La coopération bilatérales avait, selon Mme Pellerin, quelque peu marqué le pas au cours de ces dernières années. « Nous avons souhaité, suite aux vœux exprimés par le Premier ministre, Sellal, et le président Hollande, qui ont souhaité travailler d'une manière concrète et fructueuse pour pouvoir donner un vrai sens à la coopération culturelle ». Concernant l'accords signé avec le Centre national du livre (CNL), l'année dernière, « nous avons examiné avec le ministre de la Culture les moyens de le renforcer et le réactiver », soutient Pellerin, affirmant que des discussions sont en cours pour une coopération en matière de valorisation, de préservation et protection du patrimoine, un sujet extrêmement important en Algérie et en France. « Nous espérons pouvoir annoncer un certain nombre d'avancées lors du prochain conseil interministériel qui aura lieu à Paris, en février prochain, en présence du Premier ministre algérien ». Elle notera qu'il y aura d'autres occasions de manifester l'amitié franco-algérienne en France, citant l'inauguration d'une exposition à Marseille, et une exposition consacrée à la création contemporaine algérienne à l'Institut du monde arabe, qui se tiendront en 2016. La ministre française dira, en outre, que « nous avons donc beaucoup de travail avec nos homologues. Nous sommes ravis de pouvoir donner un nouveau souffle à notre coopération. » Interrogée sur le rapatriement des œuvres algériennes, à l'exemple du Canon Baba Merzoug, Mme Pellerin indiquera que « ce sujet a été abordé avec le Premier ministre, il y a d'autres domaines importants tels que l'échange d'archives, un sujet très important en Algérie. Nous avons mis en place un groupe de travail, et nous regardons les aspects juridiques de ces deux mondes pour pouvoir avancer sur ces sujets. Cela fait partie des pistes de travail qui ont été confiées par le Premier ministre, au ministre de la Culture et moi-même. » Mme Pellerin notera, par ailleurs, qu' « il y a une coopération intense entre la direction des archives française et la partie algérienne. Il y a des groupes de travail qui sont à l'œuvre depuis de nombreux mois et qui ensemble peuvent échanger un certain nombre de documents, de problématiques et d'informations sur la numérisation des archives. Les choses avancent et le travail en cours est mené à bien par nos services ». Et d'ajouter : « Nous avons échangé aussi entre éditeurs algériens, français et le CNL sur la facilitation des traductions du français à l'arabe et sur la coédition. Cependant, notera-t-elle, la question de cession de droit, qui est à la fois compliquée et complexe juridiquement, concerne plus les relations bilatérales entre les éditeurs privés algériens et français. « Nous allons, ensemble, réfléchir et mettre en oeuvre la feuille de route concernat les centres nationaux du livre, les modalités de coopération. La réflexion sur ces partenariats et ces contrats d'édition entre éditeurs algériens et français est engagée. Ce sont des questions dans lesquelles nous souhaitons avancer, dans le cadre d'une politique du livre et de la lecture publique plus large », indique Pellerin qui relève que « le ministre de la Culture a des ambitions fortes pour encourager la lecture publique et la lecture en général. Ce sont là des réflexions qui doivent se nouer autour des problématiques de coédition, la traduction et la dynamisation du réseau de librairies indépendantes sur tout le territoire, la mise en œuvre de la loi sur le prix du livre, les questions de l'animation du réseau des bibliothèques et médiathèques. » Pour conclure, la ministre française dira : « Nous avons envie d'avoir une feuille de route ambitieuse et coopérer sur l'ensemble des champs de la politique du livre, sous ses aspects industriels et la promotion de la lecture publique. »