L'Algérie « s'est toujours voulue partie prenante du droit international humanitaire et du respect des droits de l'homme. Le droit de guerre a toujours fait partie de la culture algérienne et ce même durant la guerre de libération », a déclaré hier, le représentant du vice-ministre de la Défense nationale, chef d'état-major de l'Armée nationale populaire, le général-major Mohamed Chérif Zerrad, chef du département emploi et préparation (DEP). L'officier supérieur de l'APN s'exprimait dans à l'ouverture de la 9e édition de l'atelier pour officiers supérieurs sur les règles internationales régissant les opérations militaires (Swirmo), organisée sous l'égide du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) à Alger, en coordination avec le ministère de la Défense nationale. Cette édition organisée pour la première fois dans un pays arabe, a regroupé 87 officiers supérieurs représentant 64 pays et 4 organisations, dont le Croissant-Rouge algérien (CRA). Le général-major Zerrad a rappelé que c'est durant la guerre de Libération que le Gouvernement provisoire de la république algérienne (GPRA) a ratifié les conventions de Genève et de lLa Haye, soit le 20 juin 1960, et l'Armée de libération nationale combattait sans haine, pour libérer le pays et se faisait un devoir de respecter la dignité humaine et les coutumes de la guerre », a-t-il précisé. Il a également mis en exergue le traitement réservé aux prisonniers par l'Emir Abdelkader durant la résistance à l'occupation. Le DEP a indiqué que cette édition du Swirmo « se fixe de promouvoir le droit coutumier de la guerre, renforcer le respect des obligations légales des forces armées lors de la conduite des hostilités, de permettre l'échange d'expériences en la matière et d'intégrer les considérations du droit humanitaire dans les pratiques opérationnelles ». En outre, il a considéré que la multiplication des conflits à travers le monde « a mis à nu la violation à grande échelle du droit humanitaire et la grande désolation et misère des populations sans défense ». De ce fait, il a plaidé pour que cette édition soit un éveil de la conscience humaine pour la protection des civils et ceux qui ne combattent plus, et pour la protection du patrimoine culturel international », a-t-il conclu. Eviter la confusion entre conflit armé et terrorisme Pour sa part, le président du CICR, Peter Maurer a assuré que les ateliers Swirmo visent à améliorer la compréhension et l'application du droit international humanitaire dans la planification des opérations, dans un environnement complexe, qui évolue rapidement. « Cet atelier permettra d'analyser et de traduire en applications pratiques les contraintes et les dilemmes d'ordre opérationnel, pratique et juridique auxquels sont confrontées les forces armées », a-t-il précisé. Et d'ajouter : « nous dialoguerons avec vous sur vos processus de prise de décision et sur l'adaptabilité et la pertinence de vos règles d'engagement afin de trouver le juste équilibre entre nécessité humanitaire et nécessité militaire tout le long d'une opération ». Peter Maurer a mis l'accent sur l'évolution des conflits armés avec l'apparition de nouvelles armes et de nouvelles méthodes de guerre. Il a assuré en ce sens, que l'interprétation du cadre juridique du DIH doit être réexaminée pour tenir compte de la nature des conflits actuels. En outre, il a appelé au respect des droits de l'homme dans la lutte antiterroriste. Il a également déploré l'usage d'armes explosives dans des zones habitées « même si le droit ne l'interdit pas expressément », a-t-il soutenu. Le président du CICR a assuré qu'entre humanitaires et forces armées, « nous avons des intérêts communs substantiels, nous sommes tous disposés à trouver des solutions pratiques aux difficultés actuelles et une issue aux dilemmes de la nécessité militaire et de la priorité à accorder à la protection », a-t-il souligné.