L'Union nationale des paysans algériens (UNPA) célèbre, aujourd'hui, son 41e anniversaire. Ce sera l'occasion de relever l'importance de l'agriculture dans la grande quête de la diversification de l'économie nationale. Et de s'arrêter sur les entraves qui empêchent le secteur de répondre pleinement à l'objectif de l'autosuffisance alimentaire, contraignant ainsi le pays à recourir à des importations massives de produits alimentaires. Et de s'interroger sur les facteurs qui l'empêchent, en dépit des potentialités reconnues, de contribuer plus significativement au produit intérieur brut (PIB). A l'instar des autres pans de l'appareil économique, maintenant que l'enjeu est de réduire la facture des importations, le gouvernement prévoit de nouvelles mesures pour relancer l'activité. Le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, qui aura à présider aujourd'hui la cérémonie de commémoration de l'anniversaire à Aïn Defla, à l'occasion d'une visite de travail et d'inspection dans la région, rencontrera les agriculteurs où il annoncera d'importantes mesures pour donner un nouvel élan à l'agriculture. Celle-ci fait partie des segments de l'économie avec lesquels l'Etat compte réduire la dépendance aux hydrocarbures. Dans cette perspective, en plus de l'action de l'Etat, il est attendu des investisseurs de s'impliquer dans la dynamique. Par exemple, dans la réalisation de minoteries, de laiteries et de complexes frigorifiques, dans le développement de l'activité céréalière, de la pomme de terre, de l'élevage ovin et bovin, soit les segments vers lesquels sont orientés principalement les soutiens de l'Etat. Et desquels est escompté un retour en production. Le choix d'Aïn Defla pour célébrer l'événement de la naissance de l'organisation des agriculteurs est en soi significatif. La wilaya compte parmi les premières dans la production céréalière et de légumes secs. Elle a réalisé le saut qualitatif grâce aux politiques des aides publiques. La performance demeure perfectible au regard des atouts insuffisamment exploités. Dans cette wilaya mais aussi ailleurs sur le reste du territoire national, notamment dans les zones steppiques. D'aucuns estiment que les potentialités du pays devraient engendrer un meilleur rendement du secteur. Mais plus prosaïquement, la problématique d'optimisation des ressources dans ce domaine se pose en termes d'extension de la surface agricole irriguée, de l'adoption des moyens modernes de production. Le projet ambitieux du gouvernement de porter le volume des périmètres irrigués à 1,5 million d'hectares supplémentaires d'ici à 2019 devrait légitimement contribuer à couvrir les besoins alimentaires du pays dans une très forte proportion. Il est également fait état, par endroit, de déficit en main-d'œuvre qualifiée et/ou spécialisée. Ce dernier élément convoque, du coup, l'idée de promouvoir une politique de formation. On parle de l'encadrement de jeunes dans le cadre de stages pratiques de longue durée qui compléteront des formations théoriques. Le manque de main-d'œuvre avérée est peut-être symptomatique du peu d'attrait exercé par l'agriculture sur les jeunes. Les professionnels font état, par ailleurs, de la nécessité d'augmenter les capacités de stockage et de conditionnement des produits agricoles. Sur un autre tableau, le détournement des terres agricoles qui a déjà causé des ravages revient souvent à la surface. Pourtant nul ne s'avisera à douter de l'importance stratégique de l'agriculture. Outre son apport à la diversification de l'économie nationale et à la prise en charge des besoins alimentaires de la population, son développement contribue à la fixation des populations rurales grâce à la création d'emplois qu'un essor du secteur peut supposer. Le Premier ministre a eu récemment à assurer les agriculteurs sur sa disponibilité à lever les contraintes qui contrarient l'amélioration de leur rendement. Quoi de mieux qu'un anniversaire pour faire le point de la situation et annoncer de nouvelles mesures incitatives. A la lumière des résultats enregistrés dans le plan du renouveau rural et des vents contraires qui subsistent.