La superficie agricole irriguée en Algérie est passée de 350 000 hectares en 1999 à 1 million d'ha en 2012 avec l'objectif d'atteindre 1,6 million ha à moyen terme, a indiqué samedi le ministre des Ressources en eau, Hocine Necib, lors d'une cérémonie de célébration du 8eme anniversaire de la création de l'Office national d'irrigation et du drainage (ONID). "L'effort de mobilisation de l'eau permet d'irriguer actuellement en moyenne de 1 000 000 ha par an (soit 12 % de la Surface agricole utile) contre 350.000 ha en 1999", a dit le ministre lors de cette cérémonie à laquelle ont pris part Rachid Benaïssa et Mahmoud Khoudri, respectivement ministres de l'Agriculture et du Développement rural et des Relations avec le Parlement. M. Necib a souligné que 65% des capacités hydrauliques du pays sont destinées à l'agriculture et que "compte tenu des projections d'équipement notre pays pourrait atteindre à moyen terme un objectif de 1,6 million ha, soit plus de 72% des potentialités des sols irrigables". Sécurisation de la production nationale Cet effort de mobilisation des ressources en eau au profit du secteur agricole et notamment de l'extension de la surface agricole utile (SAU), particulièrement celle du sol irrigué, que les exigences de la sécurité alimentaire du pays imposent, s'inscrit dans la poursuite du programme d'action visant à mobiliser toutes les potentialités existantes en matière de ressources en eau pour prendre en charge les besoins nécessaires à la sécurisation de la production nationale, à l'irrigation d'appoint de céréales, de nouvelles superficies pour les cultures intensives de produits maraîchers, de pomme de terre, d'arboriculture et d'oléiculture. L'évaluation du secteur agricole, après un examen des actions et des résultats obtenus depuis quelques années, notamment, une hausse de la production, un fléchissement des produits de l'importation des produits alimentaires et de facteurs de production et une capacité du secteur ont contribué correctement à l'accumulation au profit de l'économie nationale, à beaucoup d'égards, il s'agit d'une agriculture qui se modernise à chaque étape et à chaque saison. Les objectifs d'un développement accéléré se poursuivent et peuvent donc être atteints par la promotion et le renforcement du secteur agricole moderne, singulièrement que lui est accordée une priorité indiscutable dans la réalisation et le suivi des investissements nécessaires à moyen et long termes et qui visent à réduire puis supprimer les facteurs de vulnérabilité et de fragilité de l'agriculture. Ainsi, le secteur en question compte atteindre 1,6 million d'hectares de superficies agricoles irriguées au niveau national à l'horizon 2014. Ce renforcement et l'extension des superficies irriguées est un moyen d'encourager le développement de la production agricole et la concrétisation des objectifs tracés, notamment que jusqu'à présent 1 million d'hectares de superficies irriguées a été atteint dans le cadre de l'amélioration des indicateurs de croissance du secteur agricole. Selon le ministre, les ressources en eau du pays "dépendent du climat qui est aride à semi-aride", donc "peu abondantes et correspondent globalement à 10,2 milliards de m3 pour les eaux de surface et 7 milliards de m3 d'eaux souterraines dont 5,2 milliards de m3 dans le Sud (ressources en eau non renouvelables)". Pour le ministre, l'Algérie se situe "dans la catégorie des pays pauvres en ressources hydriques au regard du seuil de rareté fixé par la Banque mondiale à 1 000 m3/habitant/an". La capacité des 70 barrages passera à 9 milliards de m3 à fin 2014 Il ajoute que la capacité totale des 70 barrages en exploitation est de plus de 7 milliards de m3 et que l'Algérie disposera, d'ici fin 2014, d'un parc composé de 84 barrages faisant passer la capacité de mobilisation à 9 milliards de m3. S'agissant des retenues collinaires, il est enregistré l'exploitation de 463 ouvrages d'une capacité totale de 56 millions de m3 permettant d'irriguer 12 000 ha. Le programme en cours porte sur 74 retenues collinaires permettant de mobiliser 16 millions de m3 et d'irriguer 3 100 ha, précise le ministre.
Rachid Benaissa : l'Etat soutien à hauteur de 40 % l'utilisation des équipements d'irrigation De son côté, Rachid Benaïssa a précisé que l'Etat soutient à hauteur de 40% l'utilisation des équipements d'irrigation "en plus des autres subventions" dans le secteur de l'agriculture.
Maitriser les nouvelles techniques d'irrigation Le directeur général de l'ONID, El Hadj Belkateb, a souligné que des programmes de formation ont été dispensés dans des spécialités précises afin de maîtriser les nouvelles techniques en matière d'irrigation dont celle de l'utilisation de la géothermie et de l'eau recyclée dans l'agriculture. L'ONID a fait état de l'hésitation des agriculteurs à investir dans les équipements hydrauliques et électriques pour utiliser des nouvelles techniques d'irrigation, outre leur scepticisme sur la capacité de l'Office à fournir l'eau de manière continue. Lorsque les agriculteurs sollicitent les services de l'ONID, il y a aussi le problème de recouvrement des factures d'électricité qui est posé. L'Office compte sur l'accompagnement des agriculteurs et l'écoute des clients pour vaincre ces difficultés.
Manque d'expérience des agriculteurs Mohamed Boudjella, représentant de l'association d'irrigation de Mitidja-Ouest, soulève, quant à lui, "le manque d'expérience" des agriculteurs, ajoutant que "la prise en charge par l'Office de leurs préoccupations est devenue réelle depuis quelques années ". L'ONID est chargé de l'ensemble de l'activité hydraulique agricole dans les grands périmètres d'irrigation dont 24 sont gérés par ses soins couvrant une superficie de plus de 200 000 hectares dont plus de 162 000 sont irrigables, indique un document de cet organisme. Il a aussi la mission de maîtrise d'ouvrage déléguée pour le compte de l'Etat en mettant en exploitation, en 2012, plus de 38 000 ha alors que 48 000 ha sont en voie de livraison. L'ONID est créé le 18 mai 2005, à partir du réaménagement du statut de l'Agence nationale de gestion des périmètres d'irrigation et du drainage et l'intégration des cinq offices des périmètres d'irrigation de la Mitidja, de Habra et Sig, de la vallée du Cheliff, des plaines d'El Tarf et de l'Oued Righ.