« Vous connaissez tous l'impact de la chute des prix du pétrole. Nous sommes à un virage. Il est nécessaire de bien le négocier. Pour cela, il faut améliorer la situation économique du pays. Le temps est certes difficile, mais nous détenons les solutions », a déclaré Sellal lors de son discours prononcé à Aïn Defla à l'occasion du 41e anniversaire de l'Union nationale des paysans algériens. Le Premier ministre a également évoqué « le débat houleux » à l'Assemblée nationale sur le projet de loi de finances pour 2016. « La situation économique est parfaitement maîtrisée, mais nous devons être prudents pour les prochaines années », a-t-il indiqué, précisant que les prix du pétrole n'augmenteront qu'à partir de 2017. Afin de faire face à cette situation, le gouvernement table sur le secteur agricole, seule alternative aux hydrocarbures. « Il ne peut y avoir de développement économique et industriel si l'agriculture n'est pas à la hauteur. L'amélioration de l'économie nationale est donc entre les mains des producteurs », a-t-il expliqué. Le Premier ministre a rappelé « les nombreuses mesures » prises pour booster ce secteur névralgique dont la loi publiée en 2010 qui a permis d'accorder « 176.000 actes d'exploitation de terres agricoles », et « l'opération va se poursuivre », a-t-il fait savoir. A ce propos, il a appelé les agriculteurs à « une plus grande mobilisation » pour développer le secteur, d'autant que la loi en vigueur donne plusieurs possibilités, comme la création de groupements pour faciliter l'investissement ainsi que la mécanisation et l'utilisation des nouvelles techniques. « Aujourd'hui, il ne faut plus se contenter d'exploitations de 5 ha, il faut aller vers les grandes superficies en utilisant les moyens modernes », a-t-il indiqué. Le gouvernement mobilisé pour développer l'agriculture Sur sa lancée, Sellal a expliqué que l'Algérie ne peut plus continuer à importer du lait en grandes quantités. « Il faut changer les mentalités et travailler de manière sérieuse », a-t-il dit. Il a assuré, à ce propos, que « le gouvernement reste totalement mobilisé pour améliorer la situation des agriculteurs et la production » et qu'il va « œuvrer à poursuivre le développement du secteur ». Outre « le soutien du gouvernement aux agriculteurs » pour la généralisation de la mécanisation afin de mettre un terme au problème de manque de main-d'œuvre, le Premier ministre a annoncé l'ouverture de trois centres de formation aux techniques agricoles, à Mascara, Aïn Defla et El-Oued. Sellal table sur la mise en valeur de un million d'hectares de terre dans le Sud et les Hauts-Plateaux. « C'est notre prochain défi », a-t-il indiqué. « Nous avons pris des mesures pour une meilleure exploitation des ressources hydriques vu que nous disposons des moyens pour atteindre ce chiffre. Ce projet constitue le seul moyen d'augmenter la céréaliculture », a-t-il précisé. Il a également promis aux agriculteurs « d'alléger les procédures bureaucratiques » dans le domaine des forages, « car il n'est pas normal de laisser les terres agricoles non exploitées ». Comme il a demandé l'implication des différents organismes (CNMA, banques et OAIC), tenus de faire un travail de sensibilisation pour améliorer la production des céréales et l'irrigation. Le développement du secteur agricole ne dépend pas, selon Sellal, de l'argent, des terres, de la volonté politique ou des moyens. « Il y a lieu de mettre en place une cohésion et une volonté pour aller de l'avant car il n'est pas question de répondre aux besoins nationaux seulement, couverts à 70% par l'importation, il faut penser à exporter et sortir ainsi de la dépendance aux hydrocarbures », a-t-il expliqué. « Nous avons encore les moyens et du pétrole, mais il n'est pas normal de bâtir notre économie sur les hydrocarbures », a-t-il déploré. Le Premier ministre a affirmé qu'il fait « confiance au président de la République » grâce à qui « l'Algérie vit dans la stabilité en dépit de toutes les perturbations qui nous entourent ».